vendredi 30 juillet 2010

"FRERE", le nouveau single de Shmoolik


Le nouveau single de Shmoolik, "FRERE", a été réalisé par Henri Scars Struck, musicien et producteur français installé à New York depuis la fin des années 90, où il a notamment collaboré avec des artistes tels que KRS-1, Rakim, De La Soul, Malcolm McLaren, Charles Schillings, Roger Sanchez, remixant avec ce dernier des titres de Madonna, Prince, Chic... Avec ce nouveau titre, Shmoolik, dont jewpop a déjà évoqué le talent, passe à la vitesse supérieure !

"Shmoolik c’est ce qu’on attendait. Quelqu’un qui amène de belles paroles de recherche en soi-même, quelque chose de nouveau dans le rap tout court et aussi dans le rap pour la communauté juive mondiale. Un message et un flow de paix, de réconfort et de fierté qui n’est pas prétention. Tout cela dans un groove de hip hop lié a une culture et à une conscience musicale profonde. Héritage qui a tendance a disparaître dans la production musicale du hip hop d’aujourd’hui."
Henri Scars Struck, Grammy award producer


jewpop vous invite à découvrir et à télécharger  "FRERE" (1, 99€, mais n'hésitez pas à faire une donation supplémentaire, qui permettra à l'artiste de développer son futur projet d'album).



<a href="http://shmoolik.com/track/frere">FRERE by SHMOOLIK</a>

jeudi 29 juillet 2010

Des livres pour l'été : la sélection jewpop / 2

Seconde partie de notre sélection de livres pour l'été : entre sagas historiques, nouvelles, romans, essais... jewpop vous propose 10 livres extraordinaires, pour bronzer avec esprit !

"Il est peu fréquent qu’un roman de près de 800 pages suscite chez le lecteur un engouement spontané dès les premières pages" écrit Florence Lorrain sur l'excellent site de la librairie Atout Livre à propos de "Melnitz", de Charles Lewinsky, récemment paru en édition poche (Le Livre de poche). A travers l'histoire de la dynastie Meijer, c'est celle peu commune des juifs suisses, de la fin de la guerre franco-prussienne à la Seconde guerre mondiale, qui nous est contée dans un style impressionnant,  que l'on pourrait presque comparer à celui de Zola. A sa sortie, la critique a été unanime pour qualifier "Melnitz" de chef-d'oeuvre. Pour une fois, le qualificatif n'est pas usurpé : à lire absolument !



«Les gens indispensables ne meurent jamais», de Amir Gutfreund (édition poche Folio), a obtenu à sa sortie le prix Sapir, équivalent du Goncourt en Israël. Une récompense amplement méritée pour ce livre merveilleux, profondément drôle et empreint d'une grande sensibilité. A travers le regard de deux enfants sur leur entourage familial, Amir Gutfreund révolutionne la façon d'aborder la Shoah en littérature. Brillant !


"My First Sony", de Benny Barbash (éditions Zulma), a obtenu le Prix Grand Public au salon du livre 2008, dont Israël était l'invité d'honneur. Auteur célébré dans son pays, Barbash est enfin publié en français avec ce formidable roman écrit il y a plus de 15 ans. Grâce au fameux magnétophone pour enfant qui donne son titre au livre, le jeune Yoram enregistre toutes les conversations qui l'entourent, en particulier celles de sa famille en pleine désintégration. Dans un style très proustien, qui peut parfois dérouter à la lecture des premières pages, mais prend toute sa force à mesure que progresse l'histoire,  Benny Barbash évoque avec ironie le monde des adultes vu du prisme de l'enfance, tout en portant un regard très engagé sur la société israélienne, son passé et son devenir. Un roman magistral.


"C’est une histoire haletante, avec des vrais personnages, et même des personnages vrais, qui ont existé dans l’Histoire et pas qu’un peu" écrit Luc Rosenzweig dans sa chronique publiée sur le site causeur.fr, à propos du roman de Tobie Nathan "Qui a tué Arlozoroff ?" (Grasset). L’intrigue part d’un mystère qui n'est toujours pas élucidé : qui a assassiné, le 16 juin 1933, vers minuit sur la plage de Tel-Aviv, Haïm Arlozoroff, figure importante du Yichouv, la communauté juive de Palestine avant la proclamation de l’Etat d’Israël ? Sur fond d'histoire d'amour sulfureuse entre ce dernier et Magda Behrend, future Frau Goebbels, voici, comme le dit si bien Luc Rosenzweig, "un roman, un vrai, pas une de ces minauderies éditoriales nombrilistes qui fleurissent chaque automne à Saint-Germain."


"Yiddish Connection" de Rich Cohen (édition de poche Folio), sous-titré "Histoires vraies des gangsters juifs américains", se dévore comme le meilleur des polars. Ce récit restitue l'odyssée de ces fils d'émigrants juifs, qui, de Brooklyn, étendirent leur empire jusqu'à Cuba, en passant par la création de Las Vegas, et dominèrent un temps le monde de la "voyoucratie américaine". Des mafieux "rebelles à la loi de Moïse" qui parlaient yiddish, s'appelaient Bo Weinberg, Louis Lepke, Meyer Lansky, Bugsy Siegel. 


Restons dans l'univers du Yiddish avec "Kvetch", livre jubilatoire de Michael Wex (éditions Denoël), qui montre comment cette langue permet à ses locuteurs de se plaindre de tout : la nature, la nourriture, le sexe... Et vous permettra aussi d'assortir vos conversations d'expressions aussi indispensables que vosèr sheyne moyshe vearndlekh (ndt : quelle belle paire de roberts). Idéal pour draguer sur la plage.


"Il y a une partie de Yizhar dans chaque auteur qui est venu après lui " dit Amos Oz de Yizhar Smilansky (1916-2006), également présenté par Shimon Peres comme "le plus grand écrivain du jeune Etat d'Israël", écrivions-nous dans la chronique que jewpop a consacré à "Hirbat-Hiza".  Nouvelle d'une rare puissance, alternant lyrisme poétique et violence crue, "Hirbat-Hiza" raconte l'expulsion des familles d'un village palestinien dans les dernières semaines de la guerre de 1948, vue des yeux d'un combattant juif. Plus de 60 ans après sa parution, elle reste d'une terrible actualité.


Tous ceux qui souhaitent disposer d'une lecture avertie du conflit israélo-palestinien liront avec intérêt le livre publié en 2009 par l'historien Jérôme Bourdon, "Le récit impossible, le conflit israélo-palestinien et les médias" (INA / éditions de Boeck). Un ouvrage qui ne modifiera évidemment pas la perception des personnes convaincues ni du public militant, tant côté pro-israélien que pro-palestinien, mais qui, de manière très objective, démontre l'influence de plus en plus cruciale des médias sur le conflit. Et la frontière, de plus en plus ténue, entre journalisme et militantisme, dès lors qu'est abordé le sujet.


"L’Âge moderne est l’Âge des juifs, et le XXe siècle est le Siècle des Juifs. La modernité signifie que chacun d’entre nous devient urbain, mobile, éduqué, professionnellement flexible... En d’autres termes, la modernité, c’est le fait que nous sommes tous devenus juifs." écrit Yuri Slezkine, auteur de "Le Siècle juif" (éditions La Découverte). Elu par le magazine  Lire "Meilleur livre de l'année 2009" dans la catégorie Histoire, cet ouvrage étonnant et provocateur, qui a connu un immense retentissement et suscité de nombreuses polémiques lors de sa parution aux Etats-Unis en 2004, n'est pas qu'une "autre histoire" du peuple juif, mais bien une oeuvre indispensable pour comprendre le monde actuel.



Les vacances constituent une période propice pour se poser de bonnes questions. "Qu'est-ce que la vie ?" en est une. Le philosophe Francis Kaplan réexamine, dans son livre "Entre Dieu et Darwin : le concept manquant" (Edition le Félin), des notions surchargées idéologiquement, pour déblayer, couche par couche, presque en archéologue, ce qui peut faire l’objet d’un savoir indubitable.

mercredi 28 juillet 2010

Marcel Avram, confessions d'un producteur de concerts sioniste

Le site de news israélien ynetnews.com publie aujourd'hui un article consacré à  Marcel Avram, l'un des 2 incontournables producteurs de concerts en Israël, avec son collègue et grand rival Shuki Weiss. Marcel Avram, né en 1938 à Bucarest, émigre en Israël avec ses parents en 1948, puis s'établit avec sa famille en Allemagne en 1954, où il fonde en 1968 sa société de production Mama Concerts. Il partage aujourd'hui sa vie entre Israël et la Suisse. Morceaux choisis d'une interview sans langue de bois d'un nabab du showbizz, réalisée par Raz Shechnik et traduite par jewpop.


"Je produis ces concerts en Israël comme si c'était une mission, avec une vision sioniste, pas seulement pour me faire du fric" explique Marcel Avram, qui a par ailleurs perdu gros sur les récents shows de Metallica et Rod Stewart, peinant à remplir le stade de Ramat Gan. Ces derniers, comme Elton John, se sont posé la question de l'annulation de leurs concerts en Israël, à la suite des événements de la flotille de Gaza. "Ma réponse a été très simple" déclare Avram "Ecoutez, je leur ai dit, Israël est un pays minuscule, toujours en lutte pour son existence. Les Arabes veulent nous jeter à la mer. Si vous voulez être à nos côtés, franchement, je serai ravi ! Sinon, je vous assure, il n'y a aucun problème" ajoutant "On dirait qu'ils ont été touchés, car ils n'ont pas annulé".


A la question "Comment expliquez-vous le choix d'Elvis Costello ?", Avram répond : "Je connais le bonhomme. Il était parfaitement au courant de la situation en Israël avant de venir jouer, de signer son contrat. Ca fait des années que ce type déteste Israël, tout en n'ayant eu aucun scrupule à se faire beaucoup de pognon ici. Mais vous savez quoi ? Je pense que ce n'est pas un si grand artiste, encore moins de renommée internationale."


Le prochain défi de Marcel Avram est la venue de Barbra Streisand en Israël, qui n'y a encore jamais chanté. Selon diverses sources provenant de l'industrie musicale, Avram aurait offert 4,5 millions de $ à l'artiste pour se produire dans le pays, mais attend toujours une réponse positive de l'interprète de "Hello, Dolly!". Avram explique que Streisand est "l'artiste la plus chère. Ce sera extrêmement difficile de la produire à Tel-Aviv et ça ne pourra se faire que dans le cadre d'une tournée européenne." ajoutant "Je l'adore ! Elle est très drôle, plus juive que vous et moi réunis, mais elle a aussi peur, très peur de chanter ici. Barbra est incapable de fournir une explication rationnelle à son angoisse, et moi non plus. C'est comme ça."


Si Marcel Avram reste optimiste sur la venue de la star américaine en Israël l'année prochaine, il souhaite également y faire venir les Rolling Stones. Mick Jagger serait d'accord, mais les autres membres du groupe seraient "souvent malades"... Pourquoi pas Muse ("Sont-ils populaires en Israël ?" demande-t-il au journaliste, ajoutant "Je vais vérifier, mais je pense que c'est faisable."), et U2, dès que Bono, opéré du dos en mai, sera rétabli. A 72 ans, Marcel Avram se souhaite encore 25 ans d'une vie déjà bien remplie, avant de rejoindre son ami Michael Jackson, dont il produisit la première tournée mondiale avec les Jackson 5, en 1972.

mardi 27 juillet 2010

Balagan Music

Laurence Haziza, la délicieuse animatrice de l'excellente émission "Balagan Box" (diffusée tous les samedi à 19h sur Radio Shalom, 94.8FM), a réuni début juillet Alain Granat, de jewpop, et Alexis Rimbaud, de bortch.com, pour deux heures de délires autour des cultures et musiques juives. Mais pas n'importe lesquelles.

Hip hop yiddish, reprise en arabe de "My yiddishe mame", hymne orientalo-surf au falafel, clarinettes klezmero-bretonnes, soul music from Dimona... "Balagan Box" s'est mis au diapason de jewpop et bortch pour 2 heures d'humour juif et de musiques décalées, idéales pour un cocktail estival rafraîchissant !


Pour écouter en intégralité l'émission diffusée le 3 juillet, rendez-vous sur le lien suivant.
Et pour écouter en intégralité l'émission diffusée le 10 juillet, rendez-vous sur bortch.com

lundi 26 juillet 2010

L'opération "Toto", une stupéfiante histoire dévoilée par la revue XXI

En 1959, trois ans après la victoire emportée contre l'Egypte, une unité secrète des services de renseignements israéliens est chargée d'inonder l'ennemi de cargaisons de drogue, afin de rendre "accros" les Egyptiens et d'affaiblir leur armée. Cette histoire rocambolesque n'aurait pris fin qu'au milieu des années 80. En Israël, les journalistes au courant de l'existence de l'opération et notamment de ses conséquences désastreuses sur certains officiers de l'Unité 504, en charge de ce trafic, ont tenté , en vain, de publier des informations sur le sujet. Les autorités ont tout fait jusqu'à ce jour pour étouffer l'histoire, arguant de la "sécurité nationale" en jeu, et de la censure militaire qui s'applique aux journalistes dans le pays sur les questions de sécurité de l'Etat.

Ce récit que les citoyens israéliens ne peuvent lire est publié dans l'extraordinaire revue XXI (vingtetun), qui, dans son numéro 11, présente  un remarquable dossier intitulé "Les deux Israël, incroyables destins".

Si vous ne connaissez pas encore XXI, précipitez-vous dans votre librairie ou grande surface culturelle favorite pour y découvrir ce véritable O.M.N.I., un "objet magazine non identifié", un "magalivre", bref, un incroyable  hybride entre magazine et livre, qui s'inspire du narrative writing, cette tradition du grand reportage tel qu'Albert Londres le pratiqua, et des récits mythiques du New Yorker, de Vanity Fair et autres Rolling Stones.


Outre l'histoire "hallucinante" dévoilée par l'auteur de ce reportage, qui le signe du pseudonyme... Benny Lévy, on peut découvrir dans XXI un portrait particulièrement émouvant du docteur Izzeldin Abuelaish, ce gynécologue palestinien qui perdit trois de ses filles et une nièce lors de l'opération Plomb durci et qui croit toujours à la paix, ainsi que "Mon cousin colon", un édifiant voyage au coeur de la colonie illégale de Guiva, en Cisjordanie.

XXI, ce sont aussi des reportages photos, des bandes dessinées, un graphisme splendide, une mise en perspective intelligente de l'information, réalisée par des auteurs et illustrateurs de très grand talent. Vous l'aurez compris, jewpop vous recommande vivement ce trimestriel, dont vous deviendrez rapidement accros. Et sans l'aide d'une quelconque Opération "Toto".


vendredi 23 juillet 2010

Un juif pratiquant au casting du Loft Story américain

Big Brother, l'émission de téléréalité adaptée en France sous le titre Loft Story, accueille cette saison Andrew Gordon, pédicure de 39 ans originaire de Miami. Pourquoi Andrew a-t-il été choisi par la production ? Est-il atteint de priapisme, est-ce le frère caché de Michael Jackson ? Bien plus croustillant : Andrew est juif pratiquant.

On imagine aisément les réunions de production qui ont précédé le casting de ce candidat : "Cette année, ce serait cool de coller un Juif dans le show, mais un vrai tu vois ? Le genre mec qui bouffe casher et porte une kippa, qui n'allume pas la lumière pendant shabbat, tout ça... Ca va forcément gonfler les autres candidats. Et pour peu que le type soit  odieux, ce sera que du bonheur !".


Cerise sur le gâteau, la nouveauté de la saison du Big Brother version US est l'apparition d'un nouveau et terrible personnage : le "saboteur". Ce dernier ne concourt pas pour le prix de 500 000$, mais est chargé, secrètement, de saper les vélleités compétitives des candidats. Et pour bien faire, c'est Andrew, le si sympathique pédicure juif pratiquant, qui est soupçonné par ses camarades de jeu par et les fans du show d'être le vilain saboteur. Gageons qu'Andrew ne prendra pas longtemps son pied au sein du Loft américain, d'autant plus qu'il s'est encore attiré la sympathie de nombreux téléspectateurs en déclarant dans une interview "Je pourrais vivre avec n'importe qui dans la maison, sauf avec des Arabes. Ca me poserait un problème politique." Comme dirait Benjamin Castaldi, "l'important, c'est de rester soi-même".

En matière de télé-poubelle, si les américains sont parfois à la pointe de la créativité, ils sont encore très loin du génie en la matière des producteurs israéliens. Depuis 2 ans, Big Brother a été adapté en Israël sous le titre Haah Hagadol et bat des records d'audience jamais atteints dans l'histoire de la télé locale, avec 40% de la population rivée devant Channel 2 lors des diffusions en prime time. Cette année, le casting a été à la hauteur des attentes d'une société israélienne de plus en plus friande de ce type de programmes : une musulmane pratiquante et féministe propriétaire d'un restaurant à Sheinkin, une mamie d'origine polonaise, une transsexuelle timide, un mannequin sourd, un plombier atteint du syndrome de la Tourette, ou encore un homosexuel sépharade ayant grandi en milieu orthodoxe. Un miroir (déformant ?) de la société israélienne.


Mais le scandale est arrivé avec Edna Canetti, militante d'une ONG de gauche israélienne. Qui a eu l'audace de décrire pendant le jeu des scènes humiliantes envers les Palestiniens, vues à des check-points en Cisjordanie. Si, comme le souligne la journaliste Danièle Kriegel dans son hilarant livre "Ils sont fous ces Hébreux !", ces propos avaient été tenus lors d'un débat télévisé, cela n'aurait eu absolument aucun retentissement. Mais dès leur diffusion dans le show, les réactions ont été inouies, à l'image de ce groupe Facebook regroupant des dizaines de milliers d'israéliens demandant qu'elle soit "remise au Hamas en échange du soldat Guilad Shalit", ou du député d'extrême droite qui a exigé que la militante soit traînée en justice pour appel à la sédition .


Les producteurs de téléréalité israéliens cherchent toujours leur prochain Yossi Boublil,  ce personnage haut en couleurs, d’origine marocaine, drôle, cru et intelligent mais aussi vulgaire et provocateur, qui avait divisé le pays en pro et anti-boublil pendant la première édition de l'émission, réactivant au passage le conflit askhénaze-séfarade. Boublil avait même eu droit aux honneurs d'un article dans Le Monde, titré "Yossi Boublil, premier ministre d'Israël !". Que du bonheur, on vous dit.

mardi 20 juillet 2010

Des juifs français souhaitent reprendre leur nom d'origine

Dans un article publié le 17 juillet, Kim Willsher, journaliste au Los Angeles Times, raconte l'histoire de ces juifs français dont les parents immigrés après la  Seconde Guerre mondiale francisèrent leurs noms, et qui désirent aujourd'hui retrouver leur patronyme d'origine. jewpop vous en livre la traduction.




"Des juifs français souhaitent reprendre leur nom d'origine.

Après la seconde guerre mondiale, les autorités françaises poussèrent les immigrés juifs à franciser leurs noms de famille. Deux générations plus tard, des Juifs ressentent le besoin de retrouver leurs racines.

C'est en allant se recueillir sur la tombe de son grand-père adoré que J. Fazel ressentit un profond malaise. Le nom inscrit sur la pierre tombale était Benjamin Fazel. C'était celui de mon grand-père, mais pas son nom de naissance. Pour moi, le symbole était très fort, car je sentais que ce n'était pas vraiment lui, déclare ce parisien de 32 ans. C'est à ce moment là que j'ai pris la décision de changer de nom.

On peut qualifier J. Fazel de plusieurs façons : français, petit-fils et fils de juifs polonais émigrés en France, réalisateur de documentaires, producteur de films. Aucun de ces qualificatifs ne lui pose problème. Contrairement au nom de Fazel. Ce nom n'est pas juste, dit le petit-fils de Benjamin Fazel,  Il ne raconte rien de ma famille, ni de son histoire.

Fazel - ou plutôt Fajnzylber, comme il souhaite désormais s'appeler - fait partie de ces juifs français de plus en plus en nombreux à demander au Conseil d'Etat la possibilité de retrouver  leur patronyme originel, abandonné par leurs parents ou grand-parents lors de leur arrivée en France après la Seconde Guerre mondiale (le Code Civil, dans son article 61, stipule que " Toute personne qui justifie d'un intérêt légitime peut demander à changer de nom").

A la fin des années 40, des centaines de milliers de Juifs, pour la plupart rescapés de la Shoah, arrivèrent en France. En majorité pauvres et apatrides, vivant toujours dans la crainte d'un antisémitisme latent, dans un pays où 76 000 Juifs furent déportés vers les camps de la mort,  ils étaient simplement reconnaissants d'y être acceptés comme citoyens.

Il n'y avait alors aucune obligation légale de changer de nom de famille, mais ils furent souvent poussés à le faire par les autorités. Nombreux furent ceux qui francisèrent leurs noms en conservant un lien avec  celui d'origine : ainsi, Rozenkopf se mua en Rosent, Frankenstein en Franier, Wolcowicz en Volcot. Et Benjamin Fajnzylber devint Benjamin Fazel.

Les Fajnzylber avait fui la Pologne en 1940 après l'invasion allemande, et Benjamin arriva en France après plus d'une décennie de périples entre l' Union Soviétique, Israël et l'Italie. Il était le seul survivant de sa famille et rêvait d'aller en Amérique, mais dans l'impossibilité d'obtenir un visa d'immigration, s'installa en France. Quand il obtint sa naturalisation, on lui demanda s'il souhaitait franciser son nom, et Fazel fut proposé. Mon grand-père n'aurait pas forcément opté pour ce nom là, mais son désir d'intégration était tellement fort qu'il n'eut d'autre choix que d'accepter, raconte J. Fazel. Il ne s'est jamais plaint. Souvenons-nous que ces gens, après toutes les épreuves qu'ils avaient endurées, ne souhaitaient qu'une seule chose : vivre en paix. Ils auraient été prêts à tout pour se fondre dans la masse, poursuit le petit-fils de Benjamin Fajnzylber.

Quand la famille de Céline Masson - à l'origine Hassan - s'installa dans l'Est de la France,  lors de la vague d'immigration des juifs tunisiens dans les années 60, les autorités françaises procédèrent de même, suggèrant de franciser les noms d'origine orientale. De même que le grand-père de J. Fazel le père de Céline accepta de changer son nom.

Il y avait beaucoup d'antisémitisme à l'époque, raconte Céline, maître de conférences en psychanalyse. Malgré son changement de nom, il y avait encore des gens qui n'allaient plus dans son magasin d'ameublement après avoir appris que mon père était Juif. Je suis née Masson, continue Céline, mais ce nom ne signifie rien pour moi. Il n'a aucune histoire, ne dit rien de ma famille, de mes racines, de là d'où je viens.

Céline Masson et l'avocate Nathalie Felzenszwalbe (dont la famille a conservé son nom d'origine), ont monté La Force du Nom, une association qui regroupe aujourd'hui trente juifs français désirant retrouver leur nom originel. Le mois dernier, l'association a présenté ses premières requêtes au Conseil d'Etat, qui les traitera au cas par cas. Céline et Nathalie se sont vu répondre qu'il n'y avait aucune chance que la loi soit abrogée, mais estiment que le défi mérite d'être relevé. Si seulement 30 juifs français ont exigé le droit de reprendre leur patronyme d'origine, de nombreuses demandes provenant d'enfants issus de l'immigration africaine sont aussi présentées au Conseil d'Etat. L'association La Force du Nom estime qu'une seule décision en sa faveur pourrait alors faire jurisprudence.

Chacun a besoin de connaître ses racines. Un nom de famille est comme une boussole, déclare J. Fazel. C'était différent dans les années 50. Aujourd'hui, comment peut-on concevoir de ne pas pouvoir porter un nom à consonance étrangère, dans un pays où le Président de la République s'appelle... Sarkozy ?"


Kim Willsher, Los Angeles Times








lundi 19 juillet 2010

Des livres pour l'été : la sélection jewpop

Vous êtes plutôt polar, saga, roman historique, ouvrage politique ou porté sur l'humour ?
Vous trouverez forcément votre bonheur dans ce choix de livres à emporter en vacances. Première partie de notre sélection d'été.


Débutons avec une série "buller sur la plage en se bidonnant".      En priorité, ce chef-d'oeuvre d'humour noir qu'est "Fuck America", de Edgar Hilsenrath (Points, édition poche), dont vous pouvez lire la chronique publiée sur jewpop. 


Dans un genre plus léger, "La Méditation du pamplemousse", de Stéphane Belaïsch (Denoël), "une belle tranche de lecture plaisir, sans prise de tête, au charme indéniable", comme le dit notre chroniqueuse.


Une internaute pleine d'humour a commenté notre chronique de "La Lamentation du prépuce", de Shalom Auslander (10/18, domaine étranger), en écrivant : "à pisser de rire !". On avait pas osé la faire, mais c'est vraiment le cas !


"Un roman irrésistible", titrait jewpop pour la chronique de "La Bar-Mitsva de Samuel",  de David Fitoussi (Livre de poche). Faut-il ajouter "très drôle et très méchant" pour vous donner définitivement envie de le lire ?


"Ils sont fous ces Hébreux !" (éditions du moment) est un recueil hilarant de chroniques dues à la plume de la journaliste Danièle Kriegel, qui vit depuis près de 30 ans à Jérusalem et dépeint avec un humour corrosif la pluralité de la nation israélienne. Si vous voulez tout savoir de la vie de Moïse, revue et corrigée par un spécialiste des plantes hallucinatoires, ou encore ce qu'est la "Boublil attitude", ce livre est pour vous !


Du côté des polars, restons dans l'humour avec "Pour une poignée de diamants" de Gilles D. Perez (Buchet / Castel). Un coup de coeur jewpop pour ce livre publié en 2009, qui met en scène une guerre des gangs entre Belleville, le Sentier et Tel-Aviv, dans laquelle est plongé Isaac Toledano, pilote de ligne à El Al. Imaginez une rencontre improbable entre les "Tontons Flingueurs" et "Kill Bill", et vous aurez entre les mains un polar totalement déjanté et jubilatoire, dont Michel Audiard n'aurait pas renié certains dialogues !


Le "thriller psychanalytique" est la spécialité d'Irvin D. Yalom, dont jewpop s'est fait l'écho en chroniquant l'excellent "Mensonges sur le divan" (Points), qualifié par l'écrivain David Lodge de "roman captivant, spirituel et extrêmement amusant". A lire aussi bien sur un divan que dans un hamac.


jeudi 15 juillet 2010

Marier son fils en 2 clics !

Colby Brin, jeune et sémillant new-yorkais de 31 ans, est célibataire. Rien de très original. Jusqu'à ce que sa mère Geri, yiddishe mame dans toute sa splendeur, décide après 5 années de tentatives infructueuses pour lui présenter la perle rare, de mettre un terme à cette insupportable situation. Et en usant des grands moyens. Car Geri est également une web entrepreneuse de choc, créatrice du site Fab Over Fifty, dédié aux femmes de plus de 50 ans.


Madame Brin a donc lancé sur son site (joli coup marketing !) une page intitulée Date my single kid, permettant aux parents d'inscrire leur progéniture célibataire,  espérant au passage trouver sa future bru parmi les candidates au mariage. Quant à Colby, il déclare « Ma mère est comme ça. Même sur son lit de mort, elle me dirait : ‘Colby, as-tu rappelé cette fille ?’ avant de rendre le dernier soupir. » Jusqu'ici, vingt demoiselles sont sur les rangs.


Le jour où Colby sera lassé de l'acharnement de son adorable maman, il pourra toujours faire comme James Doyan, un consultant en management de 38 ans originaire de Crouch End,  petite ville du nord de Londres, qui a mis en vente sur eBay sa mère. Quand Sandi, sémillante  divorcée de 63 ans, demanda à son fils James de mettre en vente sur le site d'enchères sa table de salle-à-manger, ce dernier eut l'idée d'y poster une annonce quelque peu différente.

"Vends ma yiddishe mame. Belle, excellente cuisinière, bonne éducation, sens de la famille, valeur inestimable." ajoutant "en excellent état de marche." Ce fils attentionné, triste de voir sa maman toujours malheureuse en amour malgré ses tentatives "désastreuses" sur JDate et autres sites de rencontres, publia l'annonce le 18 juin, avec une mise de départ de 1£. D'abord outrée, Sandi l'a finalement trouvé "hilarante", mais eBay a rapidement mis fin aux enchères, assimilant cette annonce à une vente de corps humain.

Rien ne vaut une petite annonce bien sentie ! jewpop ne résiste pas au plaisir de vous communiquer celle-ci, publiée dans le Jerusalem Post. Nous avons volontairement dissimulé le numéro des parents, que nous transmettrons aux candidats après un entretien de personnalité en règle.



mardi 6 juillet 2010

Hot Dog Casher


Vous cherchez une idée originale de nouveau business à développer ? Faites comme Martine Lacombe et son époux Marc Michels, originaires de Ft. Lauderdale en Floride. En 2001, le couple cherche un remède pour soigner les allergies de peau de leur dalmatienne Lola, les médicaments prescrits par leur vétérinaire présentant peu d'effets bénéfiques sur son état de santé. Ils pensent alors à changer le régime alimentaire de l'animal en lui préparant des plats faits-maison. Leur foyer étant casher, ils décident de suivre les mêmes règles pour la préparation de la nourriture de Lola. Miracle, "Notre chienne se sentit immédiatement mieux !" se souvient Martine.


C'est ainsi qu'est née la marque Kosherpets, qui réalise aujourd'hui un chiffre d'affaires de plus de 500 000$ par an. Un gag ? Pas vraiment. Nonobstant le fait que la casheroute ne s'applique pas aux animaux, les créateurs de Kosherpets se sont parfaitement adaptés à un marché porteur, dont le pic de ventes se situe avant les fêtes de Pessah. En effet, la prohibition du hametz au sein de la maison pendant les fêtes implique que la nourriture pour animaux soit également casher lepessah. Ce qu'ont bien compris Martine et son mari, qui ont concocté une série de produits spécial Pessah. Pas si bête.



lundi 5 juillet 2010

"Menschel et Romanska" de Hanokh Levin, au Festival d'Avignon

Née de la rencontre entre le comédien Daniel Kenigsberg et la nouvelle de Hanokh Levin "Menschel et Romanska", la pièce éponyme qui s'est jouée en février au café-théâtre de la Vieille Grille à Paris, prend le chemin du Festival d'Avignon, du 7 au 29 juillet.

Texte de 25 pages mettant en scène deux loosers, célibataires pathétiques en quête d'amour, "Menschel et Romanska" est l'une des nouvelles les plus drôles et les plus acides de l'immense dramaturge israélien.

Daniel Kenigsberg, seul en scène, joue ces deux "Affreux, sales et méchants" dont la parade amoureuse aboutit lamentablement au souk Betzalel de Tel-Aviv, célèbre pour ses incomparables sandwichs falafel. La nouvelle d'Anokh Levin est un bijou, la performance d'acteur de Daniel Kenigsberg, saluée par la critique, est au diapason du texte.

Extrait : "Ni l'un ni l'autre n'aimaient le falafel, ils l'ingurgitaient sans le moindre plaisir, Menschel essayait de manger en prenant des mines ravies et comblées, comme s'il aspirait à retrouver le goût de vomi de son enfance, quant à Romanska, elle se défoulait dessus, le dévorait à pleines dents et à pleine amertume, si bien qu'un observateur extérieur aurait pu les prendre pour deux épicuriens en train de se délecter de cette spécialité yéménite bon marché qui est devenue - comment en sommes-nous arrivés là ? - notre plat national."

 
La pièce se jouera du 7 au 29 juillet à 11h (relâche les 11, 18 et 25 juillet) dans le cadre du Festival d'Avignon, au Théâtre des Halles, Chapelle Sainte Claire (rue du Roi René, Avignon, Réservations : 04 32 76 24 51). "Menschel et Romanska" a été traduit par Laurence Sendrowicz, adapté pour la scène par Olivier Balazuc, Daniel Kenigsberg et Laurence Sendrowicz, et mis en scène par Olivier Balazuc.


Le texte de "Menschel et Romanska" a été publié dans un remarquable recueil de nouvelles, composé par Rosie Pinhas-Delpuech, intitulé "Tel-Aviv Avenir", publié en 2008 aux éditions Joelle Losfeld (collection Littérature étrangère). Commander "Tel-Aviv avenir" sur amazon (17,10€)

jeudi 1 juillet 2010

La pilule pour hommes sera-t-elle indienne ou israélienne ?

Les femmes seront-elles prêtes un jour à croire un homme qui leur dira "Ne t'inquiètes pas, je prends la pilule !" ? Pour deux chercheurs, l'un indien et l'autre israélien, la question ne se pose plus. Ce qui importe désormais, c'est de savoir qui gagnera la course à la pilule pour hommes.


Côté indien, c'est le "Risug" qui est actuellement à l'essai sur des volontaires, comme le rapporte le site Rue89. Inventé par le chercheur S.K. Guha, de l'Institut technologique indien de Kharagpur, ce moyen de contraception, selon Le docteur R.S. Sharma, directeur général du conseil de la recherche médicale indienne, "est un contraceptif sans hormone et injectable en une fois, totalement efficace et sûr. De plus, il peut être utilisé comme une méthode ponctuelle. Quand on fait une injection, le contraceptif est efficace pour une longue durée et n'a pas d'effets secondaires". Toujours selon Rue 89, "un laboratoire américain s'est déjà positionné sur la question, demandant le transfert de la technologie aux Etats-Unis".

 
Mais c'est compter sans les travaux du professeur Haim Breitbar, de l'Université Bar-Ilan, dont les recherches sur le sujet ont abouti à la "Bright Pill" (jeu de mot anglophone sur son nom de famille), testée avec succès sur des souris de laboratoire, comme nous l'apprend le site Israel21c. Cette pilule orale n'utilise pas d'hormones, et ferait en sorte que les spermatozoïdes soient incapables de féconder l'ovule, en leur retirant une protéine vitale. L'équipe de chercheurs israéliens dirigés par le professeur Breitbar estime que cette pilule révolutionnaire pourrait être mise sur le marché d'ici trois ans. 


Entre injection et pilule orale, parions que si ces deux procédés s'avèrent efficaces et sans danger (les chercheurs indiens et israéliens assurent que l'effet contraceptif est évidemment réversible, quant au professeur Breitbar, il ajoute que ses souris présentent, lors du traitement, une activité sexuelle tout à fait normale), les hommes, bien connus pour ne pas être douillets, choisiront plutôt la pilule que la piquouze...


La "Bright Pill" serait d'autant plus conforme aux lois religieuses juives que les textes interdisent la vasectomie (équivalent à une forme de "castration") et tout "gaspillage" du sperme, donc toute éjaculation hors du corps féminin, méthode contraceptive de toute façon totalement archaïque et peu sûre. Selon Haim Breitbar, cette pilule présenterait également l'avantage de favoriser le planning familial dans les familles juives religieuses, particulièrement pour les femmes présentant des allergies à la pilule traditionnelle. Reste à savoir si la "Bright Pill" ne présentera pas de contre-indications avec le... Viagra.

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