lundi 29 novembre 2010

Jazz'n'Klezmer 2010 : une cuvée pétillante ! Part 2

La 9ème édition du Festival Jazz'n'Klezmer se poursuit jusqu'au 13 décembre. Après un départ en fanfare la semaine dernière, très axé jazz, voici la suite de la sélection jewpop de concerts à ne pas manquer, pour goûter à la sauce klezmer épicée de rock, pop, psychédélisme, électro et "Radical jewish culture" !

Le nouveau projet de Yom, l'un des clarinettistes les plus inventifs de sa génération, sera présenté mardi 30 novembre au Café de la Danse (20h, prix des places 20 à 25€). Yom & The Wonder Rabbis est un "Road trip psychédélique dans une Europe de l'Est fantasmée", entre Brit Pop, rock, jazz et klezmer. Entouré de ses "super rabbins" (Manuel Peskine aux claviers, Sylvain Daniel aka SlyDee à la basse et Sébastien Lété à la batterie), Yom transformera sans doute le  public du Café de la Danse en "Golems dancers" ! Immanquable, en attendant la sortie de l'album prévu le 28 février 2011 ("With Love" / Buda Musique).


Jewpop vous reparlera prochainement de l'excellent duo Mazal, premier groupe français a avoir signé sur le prestigieux label de John Zorn, Tzadik. En attendant la prochaine sortie de l'album, le duo composé d'Emmanuelle Rouvray (chant, percussions) et Thomas Baudriller (laptop, contrebasse) se produit jeudi 2 décembre au Centre Barbara Fleury Goutte d'Or (20h, prix des places 15€). L'occasion de découvrir leur très original mélange d'électro-sépharade !

MAZAL Live from BENLT on Vimeo.

Groupe phare de la scène électro-klezmer, Balkan Beat Box vient enflammer la Bellevilloise jeudi 9 décembre (19h, prix des places 20 à 26€). Tous ceux qui ont déjà assisté aux délirants concerts du saxophoniste Ori Kaplan et de son gang savent que la soirée sera chaude, au son des derniers titres de leur récent et excellent album "Blue Eyed Black Boy" (Crammed Discs).


Le festival se terminera en beauté avec le concert du musicien emblématique de la scène nu-klezmer, David Krakauer. Le New Morning accueillera le clarinettiste et son Madness Orchestra lundi 13 décembre (20h, prix des places 30 et 45€), pour une soirée dédiée au répertoire de John Zorn, fondateur du mouvement "Radical jewish cultures", qui a choisi la série de compositions que Krakauer et son groupe joueront sur la scène du New Morning. Mention spéciale pour cette soirée de clôture (et pour la superbe affiche du concert, réalisée par le rappeur et designer Shmoolik).


Toutes les infos sont disponibles sur le blog du festival.

mercredi 24 novembre 2010

Tsahal piège les simulatrices sur Facebook

Lundi dernier, lors d'une séance à la Knesset, le Général de brigade Amir Rogovsky a annoncé aux parlementaires que Tsahal se servait désormais des réseaux sociaux, en particulier Facebook, pour repérer les  "fausses exemptées" de service militaire. Ce ne sont pas moins de six bureaux distincts qui sont chargés de cette chasse très particulière, qui vise les jeunes femmes se déclarant abusivement orthodoxes pour échapper à leurs devoirs militaires. 

La loi israélienne exempte en effet les jeunes filles orthodoxes du service sous les drapeaux, sous réserve qu'elles signent une déclaration sur l'honneur affirmant leur stricte observance des pratiques religieuses, notamment celle du Shabbat et de la casherout.
Selon le Jerusalem Post, près de 42% des jeunes israéliennes seraient exemptées de service militaire, dont 35% pour raisons religieuses. Et pour le Général Rogovsky, plusieurs milliers d'entre elles seraient en fait laïques.

Les techniques utilisées par ces services très spéciaux de Tsahal sont simples. Il leur suffit de créer des profils "bidons", suffisamment séduisants pour attirer dans leurs mailles des utilisatrices de Facebook affichant leur statut d'orthodoxe, puis de vérifier toutes les données mises à disposition par ces dernières afin de cibler les simulatrices potentielles.


Ainsi, l'une ayant posté une photo la montrant dînant dans un restaurant visiblement non-casher, une autre posant dans des vêtements peu conformes aux standards de la "modestie" orthodoxe, se sont vues contactées par ce "Big Brother" d'un nouveau genre pour des explications. Mais l'ingéniosité de ces enquêteurs est sans limite. Les adeptes de Facebook recoivent régulièrement sur leur messagerie des invitations à des événements, soirées, fêtes... auxquelles il est possible de répondre par "Oui", "Peut-être" ou "Non", indiquant ainsi sa possible participation. Tsahal a donc lancé des invitations à des fêtes imaginaires se déroulant le vendredi soir. Pas de chance pour celles, nombreuses, qui ont répondu "Peut-être" ou "Oui". La fête, même costumée, risque fort de se terminer sous un véritable uniforme.

mardi 23 novembre 2010

Menorarty 2010

Mercredi 1er décembre, nous allumerons la première bougie de Hanouka. Jewpop vous propose de découvrir de fabuleuses menorah, arty, design, fun et pleines d'esprit. Il est encore temps de les commander sur le web !

Girly Menorah


Les mamans qui ont gardé leur âme de jeune fille vont adorer cette menorah pop et romantique à la fois, réalisée par la designer israélienne Orna Lalo. Elle est faite d'un mélange de polyrésine, ornée de pièces en cristal de Swarovski, l'embout des bougeoirs étant composé de pièces d'argent et de cuivre. Disponible en rouge, bleu, blanc. A commander sur Moderntribe.com (prix : 98$)

La Menorarbre
Les tout petits seront émerveillés par cette adorable menorah en forme d'arbre, dont les branches s'illumineront chaque jour un peu plus. Dans l'esprit de Orna Cohen Hazam et Shay Peled, les deux artistes israéliens qui ont conçu cette menorah, l'arbre symbolise le foyer au sein duquel toute la famille se réunit pour allumer les bougies de hanouka. Réalisées dans des pièces de métal galvanisées puis enduites, leurs "menorarbres" sont peintes à la main de couleurs naïves, qui prendront vie au fur et à mesure de l'allumage de chaque bougie supplémentaire. Un rêve d'enfant.

Menorah Puzzle


A vous de jouer avec ce puzzle-menorah, créé par le designer israélien Benny Dabach. Ses pièces peuvent se disposer en ligne pour créer une chanoukiah traditionnelle, ou bien selon les formes de votre inspiration. Ludique, originale et très contemporaine, cette menorah en aluminium risque fort de ne pas rester dans un placard le reste de l'année. A commander sur Moderntribe.com (prix : 159$)


Vespa Menorah
Pour fans de Vespas et/ou jeune couple amoureux, cette menorah très "Vacances romaines" apportera une touche dolce vita à votre intérieur de fête. En métal, peinte à la laque, la Vespa menorah tient vraiment la route ! A commander sur Moderntribe.com (prix : 46$)


Industrielle et design 
Les amateurs d'objets contemporains seront séduits par cette menorah très inspirée des formes  industrielles, créée par le designer israélien Adi Sidler. En métal, acier et peinte en or pour le shamash (branche centrale de la menorah), chaque pièce est réalisée à la main. 


ChannuKKit


Super ingénieux, le ChannuKKit ! Un kit de 8 menorahs individuelles, une pour chaque jour de fête, réalisées entièrement en cire, dans toute une gamme de rouges. A commander sur Moderntribe.com (prix : 29$)

lundi 22 novembre 2010

Shyne, de la case prison au Mur des Lamentations

Le 27 décembre 1999, Jamaal Barrow, plus connu dans le monde du hip hop sous son nom d'artiste Shyne, se trouve au Club New York, célèbre boîte de nuit de la Grosse Pomme, en compagnie de Puff Daddy et de sa fiancée d'alors, Jennifer Lopez. Une bagarre éclate entre Puff Daddy et un client, Shyne sort une arme et tire plusieurs fois "en l'air", blessant gravement trois personnes. Arrêté peu après, il est jugé pour tentative de meurtre et condamné à 10 ans de prison en 2001. C'est en 2006 qu'il demande à changer légalement de nom, devenant Moses Michael Levi. Après avoir purgé 9 ans de sa peine, il est libéré en 2009, interdit toutefois de séjour aux USA (originaire de Belize, il se voit contraint d'y séjourner) et se convertit au judaïsme, tendance orthodoxe. Il vit aujourd'hui à Jérusalem.

  
Dans une interview donnée au New York Times, Moses Levi, ayant troqué la panoplie hip hop pour les vêtements traditionnels des juifs orthodoxes, raconte sa rédemption et la découverte de son judaïsme, mélange détonant de "hip hop style" et de convictions talmudiques. "Rien dans la Torah n'indique que je ne doive pas conduire une Lamborghini", affirme le rappeur, ajoutant qu'il avait commencé à lire la Bible à l'âge de 13 ans (notant au passage qu'il s'agit de l'âge de la bar-mitzvah) et qu'il s'était très vite identifié aux israélites, et en particulier au roi David, quand il zonait dans Brooklyn. Un sentiment d'appartenance au judaïsme renforcé, selon lui,  par la découverte des origines éthiopiennes de sa grand-mère maternelle, dont il recherche maintenant les éventuelles origines falashas. 


Si sa pratique religieuse s'est développée en prison sous l'égide de rabbins-aumôniers, il s'est converti en Israël selon la très stricte procédure "giyur lechumra" et étudie intensément auprès de rabbins orthodoxes, tout en préparant son come-back musical. Deux albums, "Messiah" et "Gangland", sont prévus pour mars 2011, signés sur le célèbre label hip hop Def Jam Records. Des albums aux textes naturellement inspirés par sa nouvelle quête spirituelle. L'arrivée de Moses Levi dans la galaxie du jewish hip hop (Matisyahu, Shmoolik, Y-Love, Diwon...) est un événement réjouissant pour tous ceux qui considèrent, à juste titre, que le hip hop est compatible avec la Torah. Mais une chose est sûre, Moses Levi aura du mal à traverser Mea Shearim en Lamborghini, même pendant les jours de semaine. 

Un reportage réalisé par CNN sur Moses Levi

vendredi 19 novembre 2010

1 an, déjà !


Jewpop fêtera demain son premier anniversaire. Un an après son lancement, nous tenons à vous remercier d'être si nombreux - 5000 "visiteurs uniques" mensuels - à nous suivre et à nous soutenir. Pari gagné, voire dépassant nos objectifs initiaux, et qui place jewpop, un an après son lancement, dans le peloton de tête des sites "culturels" de la communauté juive française. Proposer une vision nouvelle et décalée des cultures juives, sans limites et en toute liberté de ton,  telle était notre ambition. Un peu, en toute humilité, sur le modèle de "Heeb", ce magazine new-yorkais si impertinent. Vos réactions enthousiastes, vos encouragements chaleureux, le nombre d'internautes croissant qui rejoignent chaque jour la communauté des fans du site, nous motivent particulièrement pour développer et pérenniser jewpop.

  
Nous continuerons à vous faire découvrir des auteurs, des artistes, des créateurs, des tendances... Et bien sûr tout ce qui nous fait rire du côté des cultures juives. Début 2011, nous lancerons une nouvelle formule, avec un site correspondant pleinement à vos attentes. Plus de sexe, c'est visiblement votre souhait, et ce qui ressort majoritairement du questionnaire envoyé à un échantillon représentatif des fans de jewpop (Certes, on a un peu pipeauté ce questionnaire, qui ne comportait en fait qu'une "question fermée". Il fallait répondre à "Voulez-vous plus de cul sur jewpop ?" et le questionnaire n'a été envoyé qu'à des internautes masculins). 

Pour vous satisfaire pleinement, jewpop deviendra donc jewporn. On va pouvoir enfin passer à un modèle économique rentable.

Alain Granat
PS : Encore un immense merci aux auteurs qui nous font découvrir leurs merveilleux livres, aux artistes qui nous font partager leurs extraordinaires musiques, à tous les créateurs qui nourrissent notre inspiration. Continuez à nous contacter, jewpop est aussi votre média, il est là pour vous soutenir !

mercredi 17 novembre 2010

Koogle, le moteur de recherche qui ne fait pas de boulettes


Que fait un juif orthodoxe qui ne souhaite pas avoir accès à des images impudiques sur Internet ? C'est très simple, il se connecte sur Koogle, le premier moteur de recherche pour surfer casher ! Créé en Israël en 2009, Koogle (jeu de mot sur le plat yiddish Kugel, signifiant "boulette" en français, un gâteau sucré ou salé à base de nouilles ou de pommes de terre selon les recettes) filtre tout contenu à connotation sexuelle, permettant aux juifs orthodoxes désireux d'utiliser le web de surfer en toute quiétude. Bien entendu, aucun service n'est accessible pendant Shabbat, en particulier les commandes sur les sites marchands partenaires du moteur.


Mais les Juifs ne sont pas les seuls à s'être lancés sur le marché du moteur de recherche communautaire. Ainsi, les catholiques peuvent se connecter à... Cathoogle, moteur de recherche basé sur la technologie Google. Cathoogle remonte ainsi les résultats fournis par les sites certifiés catholiques, le résultat de chaque recherche affichant en priorité les pages et sites en relation avec la foi et la religion catholique. Côté Islam, c'est sur I'm Halal (qui se distingue par son nom totalement dissocié de Google) qu'il faut se rendre, pour voir si votre recherche est Haram ou non. Point commun des trois sites : les requêtes à caractère sexuel sont systématiquement éliminées !

Notre préféré reste néanmoins Jewgle. Lorsque vous vous rendez sur ce moteur et faites une recherche, quelle que soit sa nature (De "nude" à "Netanyahu"), le message suivant s'affiche : "Appelle ta mère au lieu de chercher du sexe sur le web !". Cette hilarante parodie propose aussi, lorsque vous cliquez sur l'onglet "maps", la réponse suivante : "Ca te tuerais d'aller rendre visite à ta mère ? Quoi, tu as oublié le chemin ? Utilise Google Maps !". Ce site-gag très réussi est l'oeuvre de Lex Friedman un professionnel du web qui maîtrise visiblement l'humour juif à la perfection.


lundi 15 novembre 2010

Jazz'n'Klezmer 2010 : une cuvée pétillante ! Part 1

La 9ème édition du festival Jazz'n' Klezmer se tiendra à Paris du 21 novembre au 13 décembre, avec une programmation riche en surprises et en artistes étonnants. Jewpop vous livre ses choix avec des concerts à ne pas manquer pour découvrir une scène en pleine ébullition ! Premier volet de notre sélection.


En ouverture du festival, le New Morning, accueillera dimanche 21 novembre à 18h la nouvelle révélation jazz israélienne, le pianiste Omri Mor. Ce jeune musicien surdoué connaîtra sans nul doute le même succès en France que le contrebassiste Avishai Cohen, avec qui il s'est produit. Fusionnant musique andalouse et nord-africaine avec un jazz résolument contemporain, Omri Mor a déjà reçu un accueil enthousiaste du public et des critiques. 

En première partie du trio d'Omri Mor, le groupe Blik, et son extraordinaire chanteuse Noëmi Waysfeld, dont jewpop s'est fait l'écho, voit sa formidable relecture des chants yiddish et russe enfin consacrée, sur la mythique scène du plus prestigieux club de jazz de la capitale. Une soirée incontournable !

Mardi 23 novembre à 20h, le guitariste israélien Yuval Amihai se produira avec son quintet au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme. Ce jeune compositeur installé en France depuis quelques années, lauréat en 2009  du Concours National de Jazz de la Défense,  puise son inspiration dans les chants populaires israéliens, et les fonds dans un esprit qui n'est pas sans rappeler celui du guitariste Pat Metheny. Frédéric Charbaut, a qui l'on doit la découverte de nombreux jeunes artistes, dit de lui "Lorsqu'un jury de spécialistes se tait et devient attentif, c'est bon signe. En mai dernier, lors du Tremplin Jeunes Talents, alors que Yuval Amihai a commencé à jouer et que sont sorties de sa guitare ses mélodies jazz teintées d'Orient, le public et les jurés ont compris que ce quintet n'était pas ordinaire".


Jeudi 25 novembre à l'Espace Rachi (20h30), on aura la chance de voir réunis le pianiste Olivier Hutman (figure majeure du jazz français, sideman particulièrement prisé des musiciens américains de passage à Paris, et également membre de l'excellent projet Klezmer Nova) et la jeune chanteuse Stéphy Haïk, qui ont enregistré ensemble un remarquable album en 2009 ("The Longest Mile"  / dist. Harmonia Mundi). Une occasion unique de découvrir celle que le Village Voice  de New-York décrit comme une chanteuse d'"une sensibilité et une sensualité rares".


Toutes les infos sur Jazz'n'Klezmer 2010 sont disponibles sur le blog du festival




mercredi 10 novembre 2010

Une collection peu orthodoxe


20 ans après Jean-Paul Gaultier, la jeune griffe danoise Uncommon Creatures s'inspire des vêtements portés par les juifs orthodoxes pour sa première ligne automne/hiver 2010. En détournant avec une classe étonnante les traditionnels caftans, chapeaux et autres vêtements sombres des hassidim de leur fonction "modeste", Uncommon Creatures propose des pièces sobres et audacieuses à la fois, dans des tonalités majoritairement noires, blanches et grises. L'esthétique gothique est très présente, avec un sens de l'avant-garde qui séduira les fashion victims peu orthodoxes.


Uncommon Creatures a été fondé par deux jeunes créateurs, Christina Højris Ottosen, 27 ans, et Jens Kold-Christensen, 24 ans. C'est ce dernier qui a eu l'idée, après un voyage à New-York, de s'inspirer de ce thème, fasciné par la prestance d'un jeune hassid croisé dans une rame de métro new-yorkais.


Dans une récente interview donnée au Jewish Chronicle, Christina Højris Ottosen déclare "Ne vouloir offenser personne", ajoutant qu'il serait "dommage de brider sa créativité sur une telle source d'inspiration, si incroyable !". Elle reconnaît que certaines pièces (tee-shirts notamment) peuvent être perçues comme provocantes, et qu'elle ne sait pas si elle oserait se promener dans les quartiers juifs de New-York ainsi vêtue. Et vous ? Pour trouver les créations d'Uncommon Creatures, il faudra vous rendre à Londres, toujours en avance en matière de marques pointues.


Toutes les infos sur le site web uncommon-creatures.com/

lundi 8 novembre 2010

Jonathan Brecher ne respecte rien, vraiment rien !


Retenez bien ce nom : Jonathan Brecher. Un genre de Ben Stiller mâtiné d'Adam Sandler pour l'humour, la belle gueule en plus, ce jeune comédien fait ses débuts dans un one man show décapant, "Jonathan Brecher ne respecte rien !", dans la grande lignée des meilleurs spectacles de stand up. Exercice pourtant ardu, qu'il réalise à merveille dans un cadre totalement décalé, collant parfaitement à son univers comique très inspiré par l'humour juif new-yorkais.

A quelques encablures de la place Pigalle, entre un bar à hôtesses et un sex shop, le théâtre baptisé Le Bout (!!!) accueille les spectateurs dans une salle de... peep show ! Confortablement installés dans des fauteuils moelleux, dont il vaut mieux oublier les saines occupations des clients de jadis, nous voyons débarquer, sur une petite scène ronde pavée de lumières discoïdes, un jeune homme a priori "bien sous tous rapports". Exceptés ceux qu'il va nous narrer pendant une petite heure, avec ses parents, ses compagnes, son "ashkenazité", entre autres...


Avec sa tête de gendre idéal frais sorti d'HEC, cravate club rayée sur chemise Oxford bleu ciel et pantalon kaki Gap, voix de basse chaude et sensuelle, Jonathan Brecher se régale visiblement à bousculer ses spectateurs à coup de vannes obscènes et drôlissimes sur la vie à deux, passant du classique passage de stand up sur son enfance, ses études (un sketch hilarant sur les soirées étudiantes), ses parents, à des personnages foncièrement originaux. Tel ce supporter du PSG à l'homosexualité refoulée consultant son psy, ou encore un délirant mannequin aveugle et pitoyable de forfanterie. Le judaïsme est évidemment abordé, vu face ashkénaze (mais rassurez-vous, les sépharades ne sont pas épargnés non plus !) avec un humour ravageur, qui ne respecte rien, ou du moins pas grand chose. 


Découvrir un nouveau talent comique dans un (ex ?) peep show est particulièrement jouissif. Et n'oubliez surtout pas votre paquet de Kleenex, indispensable pour essuyer vos... larmes de rire.

Voir le trailer de "Jonathan Brecher ne respecte rien !" sur son myspace

Théâtre Le Bout, les 12, 19 et 26 novembre (19h)
62 rue Pi­galle, 75009 Pa­ris
M° Pi­galle
Tél Ré­ser­va­tion : 01.42.85.11.88

vendredi 5 novembre 2010

C'est l'histoire d'un mec... Palestinien

Arafat, Moubarak, le roi Hussein et Chirac sont dans un petit avion. Il y a une panne, et des passagers en trop. Ils se regardent les uns les autres, trois d'entre-eux au moins doivent se sacrifier.  Qui va sauter ? Moubarak se jette de l'avion en disant "Au nom du peuple égyptien, je me sacrifie !". Hussein se jette ensuite en disant "Au nom du peuple jordanien, je me sacrifie !". Reste Chirac et Arafat. Il faut encore que quelqu'un se sacrifie. Arafat regarde Chirac et dit : "Au nom du peuple palestinien, je vais sacrifier Chirac !".Voilà l'une des blagues qu'a recueilli en Cisjordanie la réalisatrice Vanessa Rousselot pour son film "Blagues à Part", étonnant documentaire diffusé ce soir sur la chaîne Planète à 22h05.

Un film encensé par la presse et sur Internet, qui révèle une facette insolite et jusqu'ici jamais montrée des Palestiniens, loin de tous les clichés réducteurs. A la question peut-on faire de l'humour quand on vit au coeur d'un conflit, Vanessa Rousselot, 28 ans et ancienne étudiante de Langues Orientales, répond en filmant des habitants de Cisjordanie, et même de Gaza via webcam. Le résultat est sidérant et complètement décalé. On apprend ainsi que les habitants de Hebron sont les belges palestiniens, ridiculisés dans des blagues hilarantes, pour la plupart évidemment liées au conflit.

  
"Blagues à part" n'a pas encore été projeté en Israël, car il vient tout juste d'être terminé. Mais sa réalisatrice, qui a appris l'hébreu à Jerusalem, a déclaré à jewpop vouloir le montrer "en organisant des projections dans des lieux publics, mais aussi en proposant aux gens d'organiser des projections informelles chez eux, en invitant leurs voisins." ajoutant qu'elle avait "montré les toutes premières images filmées au début du projet à quelques Israéliens, qui les avaient beaucoup apprécié. Ils avaient l'air de découvrir des aspects des Palestiniens qu'ils n'auraient jamais imaginé, comme par exemple la capacité à rire d'eux-mêmes."

Jewpop a demandé à Vanessa Rousselot s'il existait un phénomène de blagues sur les Palestiniens en Israël, comme c'est le cas inverse dans les territoires occupés. "Je ne sais pas, on ne m'en a pas raconté" explique-t-elle, ajoutant que  "L'un des personnages de mon film est un anthropologue palestinien (Sharif Kanaana) qui collectionne les blagues politiques palestiniennes depuis le début de la première Intifada. Il est intéressant de constater qu'il a recueilli plus de 2000 blagues et qu'il affirme qu'il y a de nombreuses blagues sur les soldats israéliens et les checkpoints, mais aucune sur les Juifs."

"Je n'ai absolument pas vu dans les Palestiniens, un peuple de guerriers mais plutot des gens complètement épuisés, qui veulent simplement pouvoir se déplacer normalement pour vivre, travailler... " ajoute-t-elle, précisant n'avoir "rencontré personne qui souhaitait jeter les Juifs à la mer, mais seulement des gens qui veulent pouvoir vivre en paix.". Et concluant avec pessimisme que  "Sillonnant la Cisjordanie pour mes blagues, j'ai été frappée du nombre de colonies existantes. Leur présence empêche, me semble-t-il, tout espoir de voir un jour un Etat palestinien à coté d'Israël.".


A l'image de cette blague, emblématique de la situation : Trois chefs d’Etat meurent et vont au ciel, le premier, Bush, demande à Dieu « Mais alors, quand les USA seront le pays le plus puissant du monde ? » Dieu répond « Ça ne sera pas de ton vivant », Bush se met à pleurer, le deuxième, Saddam Hussein demande « Quand est-ce que l’Irak contrôlera le pétrole du monde entier ? », Dieu lui répond « Ça ne sera pas de ton vivant », Hussein pleure à son tour, et puis Yasser Arafat arrive et demande « Quand est-ce qu’on aura un Etat palestinien ? », Dieu se met alors à pleurer et dit « Ça ne sera pas de mon vivant »…

La bande annonce de "Blagues à part" : 

mercredi 3 novembre 2010

La cuisine juive en France, vue des USA

Joan Nathan est célèbre aux Etats-Unis pour ses ouvrages best sellers sur les cuisines juives américaine et israélienne, et pour ses émissions de tv culinaires récompensées par de nombreux prix. Son nouveau livre, “Quiches, Kugels, and Couscous: My Search for Jewish Cooking in France” (Knopf), explore les liens entre traditions culinaires françaises et celles des communautés juives du pays. Dans un article que lui consacre la journaliste Leah Koenig, publié sur le site du Jewish Daily Forward, on s'amuse  d'abord des quelques clichés véhiculés par l'auteur, dont la vision des tables familiales juives en France est franchement risible.


Ainsi, on y apprend que "Si les Français juifs peuvent acheter leur viande chez un boucher casher, ils apprennent à leurs enfants à se tenir comme il faut (en français dans le texte), selon les codes des bonnes manières françaises, sur une table élégamment dressée". Amusant de constater que, vu des USA, acheter sa viande chez un boucher casher conduirait  à se baffrer comme un gros dégueulasse, les doigts dégoulinant de mloukhia.


Passé ce léger défaut typiquement américain (les clichés ont la vie dure...), le livre de Joan Nathan est une mine d'informations sur l'influence des traditions culinaires juives dans la gastronomie française. Comme l'introduction du chocolat à Bayonne au 17ème siècle par des Juifs venus du Portugal après l'Inquisition, qui feront de la ville basque la première cité chocolatière du pays, avant d'en être bannis en 1691 par des concurrents chrétiens, devenus à leur tour négociants et artisans chocolatiers.

Selon Joan Nathan, le foie gras, emblème incontournable des agapes de fin d'année en France, aurait également été introduit dans notre pays au Moyen-Age par les Juifs. Elle cite notamment un commentaire de l'illustre rabbin Rachi, qui dénonça le gavage des oies par les Juifs en prédisant qu' "Israël paiera un jour le prix de ces oies, pour avoir fait souffrir ces animaux en les engraissant de force". Un conseil jewpop : demandez à votre boucher casher si son foie gras provient d'oies gavées. Si la réponse est positive, interdiction de vous régaler du produit de la maltraitance de malheureux volatiles rendus obèses sous la pression !


Au-delà de l'aspect historique passionnant du livre, son auteur s'est attaché à recueillir des recettes liées aux histoires des diverses communautés juives françaises, ashkénazes et sépharades, au travers  de celles de familles et personnalités issues des diverses vagues d'immigration. Tels Françoise Tenenbaum, maire-adjoint de Dijon, qui livre sa recette de brioche aux cerises, Huguette Uhry, originaire d'Alsace, qui réalise une Challah pour les fêtes de Rosh Hashana nécessitant deux jours de préparation, ou encore Michel et Françoise Kalifa (l'un originaire du Maroc, son épouse d'une famille venant de Pologne), gérants de la célèbre Boucherie David (rue des Ecouffes à Paris), qui révèlent leur recette de foie haché au confit d'oignons.

Un livre à dévorer absolument (avec l'aide d'un dictionnaire d'anglais si besoin), avant de passer en cuisine et régaler vos convives de ces recettes si savoureuses (en français dans le texte).

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Michel Kalifa, dans sa célèbre "Maison David"



mardi 2 novembre 2010

Mamika, la super jewish mamie de Sacha Goldberger


Quelle plus belle déclaration d'amour à sa grand-mère que celle faite par le célèbre photographe de mode et de pub Sacha Goldberger à sa "Mamika" ("ma petite mamie", en hongrois), dans son livre "Mamika, Grande petite grand-mère" (Balland) ? Frederika Goldberger a 90 ans, est née à Budapest, issue d'une "famille très riche et respectée", ainsi que la décrit son petit-fils en préambule de son réjouissant livre, mettant en scène sa Mamika dans des situations et poses incroyablement drôles et décalées.

"Pendant la guerre, au péril de sa vie, elle a sauvé dix personnes" raconte Sacha Goldberger. "Frederika a survécu au nazisme, ainsi qu'au communisme" avant d'émigrer en France "sa famille sous le bras".  On apprend que Mamika a travaillé comme "conseillère de style" jusqu'à l'âge de 80 ans "pour se retrouver à la retraite face à elle-même et à une solitude imposée". Son petit-fils nous explique qu'en 2006, alors que sa grand-mère était en dépression, il décide, avec son accord, de réaliser une série de photos destinées à présenter sur un site ses livres et produits dérivés (Sacha Goldberger a connu d'immenses succès en librairie avec des ouvrages tels que "Je t'aime, tout simplement", "Bye bye mon amour", "Made in Love").


Le photographe nous décrit une grand-mère qui s'est "prise au jeu après quelques jours", et raconte comment son humour juif, qui la rapproche tant de son petit-fils, "a pris le dessus" pour aboutir a un projet commun totalement délirant, mettant en scène une "super-mamie" complètement déjantée et tellement touchante. Un projet qui a rendu à Frederika Goldberger sa joie de vivre et sa fierté.

Mamika est devenue depuis une star du web : elle a sa page facebook, avec près de 3000 amis, sa page myspace, répond régulièrement aux milliers de messages des ses fans sur son Mac, et surtout, démontre merveilleusement combien la vieillesse peut être joyeuse. "Mamika, Grande petite grand-mère" est le cadeau idéal à offrir à vos mamies chéries, mais aussi à tous les amateurs de photos surprenantes. Enfin, à ceux qui souhaiteraient booker Mamika pour des séances photo, voire  se faire adopter,  Sacha Goldberger annonce la couleur d'entrée : "Que les choses soient claires, je ne prête ma grand-mère pour rien au monde. Même pour cinq minutes. Je la garde, égoïstement." On le comprend.

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Une interview de Sacha Goldberger, lors de l'expo"Mamika" à la galerie GZ

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