mardi 8 juin 2010

Devine qui va jouer (ou pas) en Israël ?


D'un côté, Placebo, Elton John, Metallica, Rihanna, Rod Stewart, Joan Armatrading, Kool and The Gang... De l'autre, Carlos Santana, Gil Scott-Heron, Elvis Costello, Gorillaz, The Pixies et The Klaxons. Les premiers se produiront ou se sont récemment produits en concert en Israël, les seconds ont décidé d'annuler leurs prestations. Certains motivant clairement leur décision, d'autres ayant cédé à la pression d'associations militantes pro-palestiniennes, ou, plus hypocritement, arguant de problèmes de logistique. Etonnante démarche, comme si les artistes en question découvraient soudainement et avec effroi la situation dans la bande de Gaza.

Ce boycott culturel, qui assimile tous les israéliens à leur gouvernement, dénie aux citoyens israéliens le droit à un échange culturel en raison de leur nationalité, et surtout, en raison de leur supposé soutien politique au gouvernement actuel. Qui dit élection démocratique dirait donc soutien inconditionnel à la majorité en place. Dans cette logique stupide, les boycotteurs nient totalement un élément fondamental de la société israélienne : la diversité des partis et des opinions, unique en son genre dans la région.

Il suffit pourtant de parcourir la presse et les blogs israéliens pour voir que le débat est constant sur la politique du pays vis-à-vis des Palestiniens. Débat auquel contribue évidemment, et avec vivacité, la sphère culturelle israélienne, tant dans les domaines de la musique, du cinéma, de la littérature, que par le biais de l'humour. Et avec une force critique inouïe, à l'image de voix aussi respectées dans le pays que celles des écrivains David Grossman et Amos Oz, ou grâce à des comédiens aussi populaires que les auteurs du show tv Eretz Nehederet, qui ridiculisent le gouvernement et les personnalités politiques, suivis chaque semaine par plus de 2 millions de téléspectateurs israéliens.


Ceux qui condamnent le blocus de Gaza en arguant qu'Israël ne peut punir collectivement la population palestinienne parce qu'elle est dirigée par le Hamas, n'ont pas les mêmes scrupules à prôner une punition collective vis-à-vis des fans de musique israéliens. Certes, les enjeux matériels ne sont pas les mêmes, mais la démarche reste identique, contre-productive et inique. Jusqu'à preuve du contraire, la culture a toujours été une source de dialogue et de rencontre, pas une arme de chantage politique.


Les artistes qui ne se rendront pas en Israël, iront-ils jusqu'au bout de leurs actions et de leur logique implacable ? A savoir refuser de percevoir des royautés provenant de la vente de leurs albums en Israël, et des droits d'auteur provenant de la diffusion de leurs musiques sur les tv et radios israéliennes, cela depuis qu'a été mis en place le blocus de Gaza ? Pas sûr... Quant à Madame Elvis Costello, visiblement, ses opinions politiques diffèrent de celles de son mari. Le public israélien applaudira en août la pianiste et chanteuse de jazz Diana Krall. Scènes de ménage en perspective ?

1 commentaire:

  1. Pascal Abecassis8 juin 2010 à 18:56

    Bah, damon Albarn, son dernier album avec Gorillaz est nul... Gil Scott Heron, ça fait un peu plus chier, mais les militants anglais sont très persuasifs. Globalement bien nase de la part de ces artistes. Serai curieux de voir s'ils accepteraient de jouer à Cuba.

    RépondreSupprimer

Laissez un commentaire, c'est gratuit :-)

  © Blogger templates Brooklyn by Ourblogtemplates.com 2008

Back to TOP