vendredi 29 juillet 2011

Jewpop, bientôt le site !


Après bientôt 2 ans d'existence, le blog Jewpop fait sa mue avec une nouvelle formule, qui sera lancée en septembre. En attendant la rentrée, plus de 230 chroniques sont toujours à votre disposition pour découvrir notre vision des cultures juives, dans toutes ses diversités. Nous vous souhaitons un excellent mois d'août, de très bonnes vacances et espérons vous retrouver très nombreux sur le nouveau Jewpop !

Alain Granat

mardi 26 juillet 2011

FaceGlat, le Facebook juif qui sépare les hommes et les femmes


Mandy a 321 amis. Sa femme, Chaya, a 321 amies. Combien de nouveaux couples sont-ils capables de former sur FaceGlat, le nouveau réseau social haredi ? Aucun, car ils n'ont pas la permission de se rencontrer. Ce que Mark Zuckerberg n'avait pas imaginé dans ses délires les plus fous, Yaakov Swisa, un juif ultra-orthodoxe originaire de Kfar Chabad, en Israël, l'a fait : créer un réseau social séparant les hommes et les femmes, comme à la synagogue. Celles-ci sont priées de s'inscrire à gauche de la homepage du site, les hommes à droite.

Le site, lancé récemment, comprend un système de filtre lexical, qui supprime tout commentaire ou statut désapprouvé par les utilisateurs, ainsi qu'un système permettant de bloquer les comptes ouverts par les hommes dans la section réservée aux femmes (et inversement). De futurs développements sont prévus pour prévenir toute usurpation d'identité, ainsi qu'une mystérieuse "Mikveh room" (la pièce du bain rituel), ouverte aux nouvelles les plus "hot" (selon les critères du manager de FaceGlat).


Yaakov Swisa explique que ses motivations sont d'ordre idéologiques plutôt que financières, bien qu'il serait ravi de réaliser un retour sur investissement après les longues heures de travail passées à développer FaceGlat. Plusieurs centaines de comptes ont été ouverts depuis la création du site, et une centaine environ se créent quotidiennement. Le manager de FaceGlat est "convaincu qu'il est plus pratique pour un juif orthodoxe de publier des photos, et tous type de contenus, à des gens du même sexe uniquement", expliquant que "les personnes qui vivent dans la crainte de Dieu, et se préoccupent de l'éducation de leurs enfants, ne peuvent tolérer les photos et publicités visibles sur Facebook", ajoutant qu'il "connaît personnellement des gens qui ont été détruits spirituellement par ce qu'ils ont vu sur le réseau social". 


Le créateur de FaceGlat insiste sur le fait qu'il n'y a "aucune contrainte religieuse" sur le site, dont les conditions d'utilisation pourront évoluer, Yaakov Swisa se réservant le droit de les modifier si le réseau social devait générer des "activités nuisibles", selon ses propres critères. "Nous ne réalisons pas un réseau social casher", poursuit Swisa, "mais limitons les interdits". Il souhaite "apporter une proposition différente, plus conforme aux lois religieuses, à ceux qui sont déjà sur Facebook". "Mais", ajoute-t-il, " si cela devait encourager les gens à perdre leur temps au lieu d'étudier la Torah, ce serait un échec. En ce cas, je me suis promis de fermer le site".

Enfin, pourquoi un mari ne pourrait-il se connecter avec sa femme sur FaceGlat ? Réponse de Yaakov Swisa : "Nous avons réfléchi à cette option, permettant les liens entre hommes et femmes d'une même famille, mais avons eu peur que cela conduise à des situations d'usurpation d'identité". "Finalement", conclut-il, "nous avons pensé qu'il était plus sûr que les couples se rencontrent chez eux, sur le canapé de leur salon".

Alain Granat, traduit de l'anglais d'après un article de Kobi Nahshoni publié sur ynetnews.com

samedi 23 juillet 2011

Amy Winehouse, mort d'une Jewish Soul Princess



Deux albums, en 9 ans, auront suffi à Amy Winehouse pour imposer sa voix de soul singer du XXIème siècle. A 27 ans, retrouvée morte d’une overdose à son domicile londonien, la chanteuse anglaise rejoint la légende des Janis Joplin, Jim Morrisson et Jimi Hendrix, stars foudroyées au même âge et en pleine gloire par l’alcool et la drogue. Formidablement douée, l’héritière de Dusty Springfield, première diva soul britannique de la fin des sixties, avait fait de ses problèmes d’addiction un tube planétaire, « Rehab ».


Couronnée d’une choucroute digne de celles des Ronettes, le trio soul interprète de « Be my Baby » produit par le fou génial Phil Spector, Amy Winehouse se serait bien vue en Nice Jewish girl, comme elle aimait à se qualifier quand on l’interrogeait sur ses excès. Clone improbable de Barbra Streisand et de Liz Taylor, elle ne parlait pas d’amour et de romance dans les paroles des chansons qu’elle écrivait, mais de sexe, de dépendance, et surtout du sentiment partagé par nombre de jeunes filles juives : la culpabilité. Comme dans « You know I’m no good », lorsqu’elle chante, à la façon de la prière d’expiation du Yom Kippour : « Et pour le péché d’avoir trompé mon petit ami, et pour le péché de penser à toi en donnant du plaisir à ce type, et pour le péché de tromper, encore une fois. ». 


Les goûts musicaux d’Amy Winehouse ont été façonnés par sa famille, entre sa grand-mère Cynthia, un temps petite amie du célèbre saxophoniste de jazz anglais Ronnie Scott, qui lui fit découvrir les grandes voix du jazz, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Dinah Washington et les chanteuses de soul music, et son père Mitch, qui tentera par la suite de gérer sa carrière et ses excès, sans succès. Lors d’une interview au Huffington Post en 2010, Mitch Winehouse déclarait : « Chaque chanson qu’Amy écrit est (il mime un couteau imaginaire fouillant des entrailles), comme on dit en yiddish, une façon de vous arracher les kishkas, les tripes. Amy a un don pour vous arracher les tripes, parce que chacune de ses chansons vous brise le cœur ». Amy Winehouse vient de briser définitivement celui de ses fans, qui n’ont plus qu’à écouter en boucle ses albums « Franck » et « Back to Black ».

Alain Granat 

Le clip  de la chanson "Valérie", en duo avec Mark Ronson, dans lequel Amy Winehouse apparaît "virtuellement" :

Le clip de "Tears Dry On Their Own"

mardi 5 juillet 2011

Les 13èmes Maccabiades s'ouvrent à Vienne

Les jeux olympiques juifs se déroulent cette année en Autriche. Un symbole fort pour marquer une volonté de normalisation entre le monde juif et ce pays qui a durant des années volontairement occulté son passé nazi (on se rappelle les mots du chancelier Schüssel en 2001, rappelant que la nation autrichienne avait été "la première victime de Hitler") et reste un terreau vivace pour une extrême-droite populiste bien ancrée dans le système politique local.

Les Maccabiades s'ouvrent aujourd'hui, après une cérémonie présidée hier par le chef de l'Etat autrichien, Heinz Fischer, devant la mairie de Vienne, suivie d'un concert donné au palais impérial de la Hofburg par l'ensemble Shir Ami, qui a interprété des oeuvres de compositeurs juifs assassinés pendant la Shoah. Le maire de la ville, Michael Häupl, a vivement soutenu le projet pour imposer sa candidature face à Rome, Madrid et Saint Petersbourg, prenant en charge un tiers du budget de 3,3 millions d'euros, le reste provenant des sponsors et des droits d'entrée.


Ce sont plus de 2200 athlètes originaires de 40 pays qui sont rassemblés pour ces jeux, qui se dérouleront essentiellement dans le stade du grand club juif viennois SC Hakoah, champion d'Autriche de football en 1925 et qui a récupéré en 2008 son ancien stade, entièrement rénové, près du parc du Prater. Vous pouvez découvrir l'origine et l'histoire des Maccabiades, remarquablement détaillée par Elie Cohen dans son article "Les Maccabiades, une histoire de sport, une histoire juive", publiée sur Dafina.net.  Elie Cohen cite notamment ces moments exceptionnels que furent les Maccabiades de 1932 et 1935 en Palestine, dont l'idée remonte au congrès de 1929 du Maccabi World Union à Ostrava en Tchécoslovaquie,  où  "Yosef Yekutiel, représentant le Maccabi Israël, suggéra le patronage de compétitions sportives régulières pour athlètes juifs en Israël.". 


"L’idée rencontra l’enthousiasme des délégués et Tel-Aviv, alors une ville de 50.000 habitants, hébergea ce premier événement", raconte Elie Cohen. "Les premières Maccabiades s’ouvrirent par une parade à travers les rues de Tel-Aviv sous la conduite de son premier maire, Meir Dizengoff. Quelques 390 athlètes de 14 pays participèrent à ces jeux, 69 d’entre eux venant des pays musulmans. A cela s’ajoutèrent 1500 gymnastes qui prirent part à la Cérémonie d’Ouverture avec une représentation impressionnante", poursuit-il, concluant que "ces Maccabiades furent une formidable démonstration de jeunesse, de force et de rayonnement, encourageant grandement le peuple juif et lui insufflant une confiance en ces temps où des nuages de découragement et de peur s’amoncelaient sur l’Europe.". Les 13èmes Maccabiades seront-elles l'occasion de découvrir un nouveau Mark Spitz, qui fut révélé aux jeux olympiques juifs de 1965 avant de devenir le héros des jeux olympiques de 1972 ? Réponse dans  quelques jours.  

Alain Granat 

Des images des Maccabiades de 1951, en ligne sur le site de l'INA
    id="Visionneuse" width="425" height="319"     codebase="http://fpdownload.macromedia.com/get/flashplayer/current/swflash.cab">                                                        

mercredi 29 juin 2011

Quand le grand-père de Bachar el-Assad écrivait à Léon Blum pour défendre les Juifs de Palestine


En 1936, Suleiman el-Assad, notable Alaouite syrien et père d'Hafez el-Assad, adresse, avec 5 autres personnalités Alaouites, une lettre à Léon Blum, Président du Conseil français. Les termes de cet extraordinaire courrier, et en particulier la vision de ces notables sur le "foyer national juif" de Palestine, sont relatés dans un récent livre consacré à la Syrie, The Other Side of the Mirror : An American Travels Through Syria de Brooke Allen, dont The New York Review of Books s'est fait l'écho.


La politique française au Levant, après l'effondrement de l'Empire ottoman, prend l'exact contrepied de celle des Britanniques, qui cherchent à s'appuyer sur le nationalisme arabe unitaire des Sunnites au prix de l'écrasement des autres composantes de la société, comme le rappelle Henry Laurens dans son ouvrage de référence L'Orient arabe, Arabisme et islamisme de 1798 à 1945 (Armand Colin). En Syrie, la France va chercher à étendre sa politique des minorités aux communautés musulmanes non sunnites, les Druzes et les Alaouites, créant, comme au Liban, un "Etat syrien" artificiel après la conquête militaire du pays en 1921.


Lorsque Suleiman el-Assad écrit à Léon Blum en 1936, alors qu'une situation quasi insurectionnelle règne dans la région, la question de l'intégration des Druzes et des Alaouites à l'Etat syrien, et leur protection par les militaires français se pose. Afin d' influencer les autorités mandataires en vue du traité franco-syrien qui sera ratifié le 27 décembre 1936,  les six auteurs de la lettre expliquent pourquoi il serait sage de conserver une entité Alaouite séparée de la majorité sunnite. L'un de leur argument majeur prend pour exemple la situation de la minorité juive de Palestine.

"Aujourd'hui", expliquent-ils dans leur courrier,  "la condition des Juifs en Palestine est la plus évidente manifestation de la violence de la politique islamiste vis-à-vis de ceux qui n'appartiennent pas à la religion du Prophète. Ces bons juifs contribuent à l'évolution de la société arabe et à la paix, investissent de l'argent, établissant la prospérité en Palestine sans violence envers quiconque et sans prendre quoi que ce soit par la force. Et pourtant, les Musulmans leur déclarent la Guerre sainte et n'hésitent pas à massacrer leurs femmes et enfants, malgré la présence des Anglais en Palestine et des Français en Syrie. Pour cette raison, un sort funeste attend les Juifs et toutes les autres minorités de Syrie si le Mandat venait à être aboli, et si la Syrie musulmane venait à s'unir avec la Palestine musulmane... But ultime des Arabes musulmans". 


Le traité établira finalement l'unité syrienne au grand dam des minorités druzes et alaouites, qui refuseront de reconnaître le nouveau pouvoir malgré les promesses de protection militaire des Français. On connaît la suite de l'histoire, avec l'accession au pouvoir en 1970 d' Hafez el-Assad, puis de son fils Bachar, qui n'ont visiblement pas hérité des sentiments pro-sionistes de leur grand-père.

Alain Granat

mardi 28 juin 2011

Médecin, Talmudiste et porno-collectionneur : à la rencontre de Clifford Scheiner


Il a constitué l'une des plus importantes collections au monde dédiée à l'érotisme et à la pornographie, mais n'allez pas croire que Clifford Scheiner soit un vieux cochon. Médecin urgentiste de 61 ans, également diplômé d'un doctorat en sexologie, Scheiner a réuni depuis les années soixante plus de 350 000 ouvrages, films et photos, depuis des manuscrits du 13ème siècle jusqu'aux collections intégrales de Playboy et autres Screw Magazine. Un collectionneur acharné, originaire de Brooklyn, qui a déclaré au NYdailynews avoir éprouvé une "fascination  purement intellectuelle" pour ce domaine "mystérieux" où, à la fin des 60's, "on entendait beaucoup de gens parler d'érotisme, de sexologie, de pornographie, mais personne n'en achetait, n'en vendait, n'en imprimait, n'en illustrait, n'en reliait... Et pourtant les livres existaient, cela m'intriguait".

Clifford Scheiner entame sa quête du côté des livres, racontant combien il eût, au début de sa collection, de difficultés à déchiffrer les nombreuses langues utilisées dans les diverses éditions d'ouvrages érotiques. "J'ai appris à reconnaître presque tous les mots cochons dans la plupart des langues utilisant l'alphabet roman.", dit-il,  ajoutant non sans humour "je ne suis pas très doué pour les langues, mais j'ai une idée assez précise de ce qui peut se passer".



Pour financer sa nouvelle passion, Scheiner se lancera dans la vente par correspondance de livres érotiques et pornos, rares ou non, achetant et revendant à tour de bras des pièces allant de 5 à... 85 000 $, et consacrant tout son salaire de médecin à son activité de collectionneur. Celle-ci décollera vraiment dans les années 80, un nombre de plus en plus important d'amateurs le contactant pour lui vendre livres rares, piles entières de magazines, tirages originaux de photographies et bobines de films. En un peu plus de 30 ans, Clifford Scheiner estime avoir dépensé 1 million de $ pour  recueillir plus de 350 000 documents. 


En 2003, il cesse à la fois son activité de médecin urgentiste et celle de collectionneur. Ces dernières années, Clifford Scheiner s'est tourné vers la religion, passant du monde de l'érotisme et de la pornographie à celui de l'orthodoxie, et se consacrant désormais à l'étude de la Torah et du Talmud, dont il est pénétré. Il conserve toujours sa collection, stockée dans un endroit qui, selon lui, ressemble aux entrepôts de la dernière scène des "Aventuriers de l'Arche perdue". 

Alain Granat, d'après un article de Lukas L. Alpert pour le NY Daily News. 
Crédits photo : Craig Warga / News


lundi 13 juin 2011

Influences croisées pour le 7è Festival des Cultures Juives de Paris


Le 7ème Festival des Cultures juives de Paris s'ouvrira mardi 14 juin, avec pour thématique les "influences croisées" entre cultures juives et celles côtoyées à travers les siècles. Jusqu'au 30 juin, plus de 50 événements, entre concerts, spectacles, films, conférences, expositions, ateliers... permettront au public parisien de découvrir un très vaste panorama des métissages et apports mutuels qui enrichissent notre société, à travers une programmation toujours éclectique. Rencontres et partage sont au coeur de cette édition, dont Jewpop vous présente les temps forts et moments à ne pas manquer.

Mardi 14 juin, la soirée d'ouverture du festival se tiendra à la Gaîté Lyrique, avec la création chorégraphique "Judith, la faiseuse de pluie", de Pasqualina Noël, qui met à l’honneur, avec la Compagnie Dance in corpore, l’œuvre de Martha Graham. Cette création sera suivie du remix audiovisuel "El Gaucho Digital", créé par deux des membres du célèbre groupe franco-argentin Gotan Project, Christoph Müller et Eduardo Makaroff, avec la présence au piano de Gustavo Beytelmann. 
  
La musique est toujours à l'honneur, avec cette année de nombreux concerts. Côté musiques actuelles, Yémen Blues (Bluesy jazz funk saharien) et le Yiddish Twist Orchestra (big band ska calypso with a yiddish twist !) le 21 juin, Mazal (électro-sefarade) et Boogie Balagan (rock psychédélique) le 23 juin, les groupes Anakronik Electro Orkestra (électro-klezmer) et Les Yeux Noirs (yiddish pop manouche jazz) le 29 juin.


Musique classique avec le récital de guitare classique par la virtuose internationale Liat Cohen dimanche 26 juin et un concert du Quatuor Benaïm avec des textes lus par Marie-Christine Barrault mardi 28 juin, musiques judéo-baroques avec l'Ensemble Texto et chants de noces judéo-espagnols avec l'Ensemble Saltiel, pour la soirée de clôture du 30 juin,  chorales juives sous la direction de Jacinta le dimanche 19 juin, cabaret musical avec le "Cortège du Tchoulent" de Miléna Kartowsky le lundi 20 juin, mais aussi des conférences comme celles que tiendront Bruno Blum, sur les liens entre culture rastafari et judaïsme, David Taugis sur les Juifs et le rock, Hervé Rothen sur l'interculturalité dans les musiques juives. 


Parmi les autres temps forts de ce festival, une soirée exceptionnelle mercredi 15 juin au Théâtre Déjazet, avec la troupe musicale du Cirque Romanès et le groupe klezmer Glik, sous le signe d'un duel musical festif dans la grande tradition des "battle" jazz, créé spécialement pour le Festival et intitulé "J'aimerais perdre la tête...". Cette 7ème édition du festival ne manquera pas de vous faire tourner la tête, alors réservez vite vos billets, les cultures juives sont dans la place !

Alain Granat

Retrouvez toutes les infos et le programme complet sur le site du Festival des Cultures Juives de Paris

Billetterie en ligne

Infos et réservations : Bureau du Festival, 35-37 rue des Francs-Bourgeois - Paris 4e - 01 42 17 10 69 
 


vendredi 10 juin 2011

Kaboul, la ville où l'on peut manger un kebab dans une synagogue.


Une histoire juive dans toute sa splendeur, avec une synagogue, des disputes, c'est bien celle de Zebulon Simentov, le dernier des juifs de Kaboul, capitale de l'Afghanistan. La majorité des juifs afghans, dont l'origine remonterait à l'exil babylonien, ont émigré aux USA et en Israël, où leur nombre est estimé à une dizaine de milliers, les dernières familles juives, environ 300 personnes, ayant quitté Kaboul lors de l'invasion soviétique en 1979. En 2004, il restait 2 Juifs dans la capitale : Zebulon Simentov, alors âgé de 45 ans, et Isaac Levy, 79 ans. 

  
Le premier vendait des tapis, le second mendiait. Leur histoire, tragi-comique, inspirera même l'auteur d'une pièce de théâtre montée à New-York, intitulée "Les deux derniers Juifs de Kaboul",  mettant en scène la querelle qui anima les deux hommes. Deux Juifs qui se disputent la charge de l'unique synagogue de la ville, son titre de propriété et sa Torah, chacun accusant l'autre d'imposture. Mal leur en prendra de s'en remettre aux autorités de l'époque, les Talibans les envoyant tous deux en prison, en profitant pour voler la Torah, jamais retrouvée depuis. Avec le décès d'Isaac Levy en 2005, faute de combattant, Zebulon Simentov devient le dernier Juif de Kaboul, dépositaire de la tradition et définitivement propriétaire de la shul tant convoitée.


Le petit bâtiment, comportant un étage, est situé dans une rue commerçante de la ville et porte à son fronton un treillage de Magen David entrelacées. Au rez-de-chaussée, où priaient jadis les fidèles, Zebulon, en manque d'argent, a loué la surface à Ahmad, un restaurateur qui propose des kebabs au menu et a joliment redécoré l'endroit avec une peinture murale représentant La Mecque. Ahmad dit s'entendre à merveille avec son ami juif Zebulon,  très apprécié du voisinage pour son penchant pour le whisky, denrée chère, prohibée et fort rare dans la ville.  Zebulon vit dans la petite pièce du premier étage faisant désormais office de logement et de synagogue, où il reçoit les rares visiteurs juifs de passage à Kaboul. Agé aujourd'hui de 52 ans, il n'envisage toujours pas de rejoindre sa femme et ses deux filles installées en Israël depuis plus de dix ans. A un journaliste venu l'interviewer récemment et lui demandant s'il n'avait pas l'intention de les retrouver, Simentov a répondu "Aller en Israël ? Mais qu'est-ce que je ferais comme affaires là-bas ? Pourquoi devrais-je quitter Kaboul ?". La seule ville au monde où l'on peut manger un kebab dans une shul.

Alain Granat, d'après un article publié par Reuters
Une interview de Zebulon Simentov pour CNN

mardi 7 juin 2011

Chavouot dans vos assiettes


La tradition veut, en particulier dans les communautés ashkénazes, que le repas du soir de la fête de Chavouot soit consacré à des mets lactés. Jewpop vous a compilé quelques recettes savoureuses et tutoriaux vidéos, pour régaler votre famille et vos amis de blintzes, cheesecakes, kreplach, pkaila et autre couscous au beurre... Yummy !

Honneur aux Bubbe avec cette délicieuse grand-mère américaine qui vous guidera pour la confection de goûteux blintzes


Le cheesecake, ou kaesekuchen, est devenu l'un des desserts emblématiques new-yorkais. L'excellent blog (francophone) de cuisine juive Kitchenbazar.fr vous propose sa recette de cheesecake crémeux aux fruits rouges, ou encore celle de la tarte au fromage blanc de grand-mère Berthe, le tout illustré de photos particulièrement alléchantes ! Et si vous vous baladez du côté de NY, n'oubliez-pas de faire un tour chez S&S Cheesecake.

Les kreplach, cette-fois avec de la viande, sont aussi traditionnellement préparés dans les familles ashkénazes lors des repas de Chavouot. Jewpop a sélectionné pour vous une recette plutôt originale, qui nous a mis l'eau à la bouche !


How to Make Kreplach par 5minFood


Et côté séfarade, si vous connaissez tous les recettes de la pkaila ou du couscous au beurre, Jewpop a choisi de vous faire découvrir les traditions culinaires de Chavouot des Juifs originaires d'Inde, comme celle du Ladoo, ou encore celle du thé Chai Masala au lait et à la citronnelle, pour bien digérer, au milieu des fleurs, votre repas de Chavouot. Hag sameah !

lundi 6 juin 2011

La kippostiche, première kippa pour les chauves

Votre calvitie vous complexe à la synagogue ? Grâce à Mark Svartz, fini le choix toujours délicat d'une kippa masquant esthétiquement votre crâne dégarni ! Ce jeune créateur originaire de Brooklyn, directeur artistique d'une agence de pub et auteur d'un premier roman bientôt en librairie, a conçu la "Hairmulka", astucieux accessoire qui permettra enfin aux chauves de prier avec l'assurance et la ferveur qui leur faisait jusqu'ici défaut.


La Hairmulka n'est pas exclusivement destinée aux juifs religieux, mais se révélera aussi un redoutable outil de séduction, comme l'explique Mark Svartz sur son site web, répondant aux questions que se posent ses utilisateurs :

- "Dois-je être Juif pour porter une Hairmulka ?"
- "Non, mais elle attirera à coup sûr les juives et/ou les personnes recherchant un expert-comptable"

-"Puis-je nager avec une Hairmulka?"
-"Oui, la Hairmulka est aussi sexy dans l'eau que sur la terre ferme !"

-"La Hairmulka m'aidera-t-elle à obtenir une promotion ?"
-"Oui, je vous le garantis !"*

- "Comment est fabriquée la Hairmulka ?"
- "La Hairmulka est composée de trois ingrédients : 1) De faux cheveux  2) Une kippa en daim  3) De l'amour (la quantité d'amour varie selon chaque Hairmulka)

* "En fait, non"

Après avoir fabriqué un exemplaire unique pour son beau-frère, Mark Svartz, constatant l'engouement suscité par sa Hairmulka auprès de la communauté hassid de Brooklyn, a décidé de la commercialiser à grande échelle, avec des modèles pour bruns, blonds, roux et châtains. La révolution kippa-capillaire est en marche !

Alain Granat

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