jeudi 24 juin 2010

"La Bar-Mitsva de Samuel", un roman irrésistible

Avec "La Bar-Mitsva de Samuel" (Le Livre de Poche), David Fitoussi signe un premier roman dans la lignée des grands auteurs juifs iconoclastes. On pense à Philip Roth et Portnoy et son complexe, aux "mauvais juifs" de Gérald Shapiro ou encore à la "Lamentation du prépuce", de Shalom Auslander. L'auteur, né en France, a grandi à Montréal dans les années 80 avant de faire son alyah il y a 5 ans, après une brillante carrière dans l'immobilier au Canada. On ne regrettera pas son heureuse reconversion dans le monde des lettres, avec ce premier livre, best-seller dès sa parution au Québec.


A travers l'histoire de Samuel Elbaz, jeune garçon émigrant malgré lui à Montréal en compagnie d'une famille recomposée, à côté de laquelle les personnages du film "Affreux, sales et méchants" d'Ettore Scola feraient figure de Bisounours, David Fitoussi décrit avec un humour cruel et provocateur les affres de la préadolescence, au sein d'un environnement hostile.


Le jeune Samuel, entre ses pulsions sexuelles incontrôlables, sa quête d'une identité juive hors-norme et d'un père idéalisé, subit un climat décrit par l'auteur tel que "Au-delà [des six degrés sous le point de congélation], il devenait physiquement très difficile de réfléchir, sinon peut-être au suicide ou à des vacances en Floride […]. Cependant, au prix que coûtaient des vacances en Floride, je comprenais pourquoi le Québec avait le taux de suicide chez les jeunes le plus élevé de la planète".

"La Bar-Mitsva de Samuel" est un roman irrésistible, que jewpop conseille en particulier aux personnes suivantes : adolescents en quête de "bons plans" pour glisser leur main dans la culotte d'une fille, lecteurs souhaitant mieux connaître l'univers épique du Sarcelles des années 70, lecteurs souhaitant émigrer prochainement au Canada, lecteurs organisant bientôt une bar-mitsva, lecteurs ayant l'intention de divorcer. Ce qui fait déjà pas mal de monde. Laissons le mot de la fin à David Fitoussi, qui a déclaré à jewpop : "Je ne souhaite pas, même à mon pire ennemi, de vivre un hiver québécois !", précisant toutefois qu'il s'agissait d'une "pointe d'ironie". On attend avec une impatience non dissimulée son deuxième roman, qu'il écrit sous les cieux plus cléments des environs d'Ashdod.





2 commentaires:

  1. Ca donne envie ! Merci, les occasions de se marrer ne sont pas nombreuses en ce moment...

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