jeudi 29 juillet 2010

Des livres pour l'été : la sélection jewpop / 2

Seconde partie de notre sélection de livres pour l'été : entre sagas historiques, nouvelles, romans, essais... jewpop vous propose 10 livres extraordinaires, pour bronzer avec esprit !

"Il est peu fréquent qu’un roman de près de 800 pages suscite chez le lecteur un engouement spontané dès les premières pages" écrit Florence Lorrain sur l'excellent site de la librairie Atout Livre à propos de "Melnitz", de Charles Lewinsky, récemment paru en édition poche (Le Livre de poche). A travers l'histoire de la dynastie Meijer, c'est celle peu commune des juifs suisses, de la fin de la guerre franco-prussienne à la Seconde guerre mondiale, qui nous est contée dans un style impressionnant,  que l'on pourrait presque comparer à celui de Zola. A sa sortie, la critique a été unanime pour qualifier "Melnitz" de chef-d'oeuvre. Pour une fois, le qualificatif n'est pas usurpé : à lire absolument !



«Les gens indispensables ne meurent jamais», de Amir Gutfreund (édition poche Folio), a obtenu à sa sortie le prix Sapir, équivalent du Goncourt en Israël. Une récompense amplement méritée pour ce livre merveilleux, profondément drôle et empreint d'une grande sensibilité. A travers le regard de deux enfants sur leur entourage familial, Amir Gutfreund révolutionne la façon d'aborder la Shoah en littérature. Brillant !


"My First Sony", de Benny Barbash (éditions Zulma), a obtenu le Prix Grand Public au salon du livre 2008, dont Israël était l'invité d'honneur. Auteur célébré dans son pays, Barbash est enfin publié en français avec ce formidable roman écrit il y a plus de 15 ans. Grâce au fameux magnétophone pour enfant qui donne son titre au livre, le jeune Yoram enregistre toutes les conversations qui l'entourent, en particulier celles de sa famille en pleine désintégration. Dans un style très proustien, qui peut parfois dérouter à la lecture des premières pages, mais prend toute sa force à mesure que progresse l'histoire,  Benny Barbash évoque avec ironie le monde des adultes vu du prisme de l'enfance, tout en portant un regard très engagé sur la société israélienne, son passé et son devenir. Un roman magistral.


"C’est une histoire haletante, avec des vrais personnages, et même des personnages vrais, qui ont existé dans l’Histoire et pas qu’un peu" écrit Luc Rosenzweig dans sa chronique publiée sur le site causeur.fr, à propos du roman de Tobie Nathan "Qui a tué Arlozoroff ?" (Grasset). L’intrigue part d’un mystère qui n'est toujours pas élucidé : qui a assassiné, le 16 juin 1933, vers minuit sur la plage de Tel-Aviv, Haïm Arlozoroff, figure importante du Yichouv, la communauté juive de Palestine avant la proclamation de l’Etat d’Israël ? Sur fond d'histoire d'amour sulfureuse entre ce dernier et Magda Behrend, future Frau Goebbels, voici, comme le dit si bien Luc Rosenzweig, "un roman, un vrai, pas une de ces minauderies éditoriales nombrilistes qui fleurissent chaque automne à Saint-Germain."


"Yiddish Connection" de Rich Cohen (édition de poche Folio), sous-titré "Histoires vraies des gangsters juifs américains", se dévore comme le meilleur des polars. Ce récit restitue l'odyssée de ces fils d'émigrants juifs, qui, de Brooklyn, étendirent leur empire jusqu'à Cuba, en passant par la création de Las Vegas, et dominèrent un temps le monde de la "voyoucratie américaine". Des mafieux "rebelles à la loi de Moïse" qui parlaient yiddish, s'appelaient Bo Weinberg, Louis Lepke, Meyer Lansky, Bugsy Siegel. 


Restons dans l'univers du Yiddish avec "Kvetch", livre jubilatoire de Michael Wex (éditions Denoël), qui montre comment cette langue permet à ses locuteurs de se plaindre de tout : la nature, la nourriture, le sexe... Et vous permettra aussi d'assortir vos conversations d'expressions aussi indispensables que vosèr sheyne moyshe vearndlekh (ndt : quelle belle paire de roberts). Idéal pour draguer sur la plage.


"Il y a une partie de Yizhar dans chaque auteur qui est venu après lui " dit Amos Oz de Yizhar Smilansky (1916-2006), également présenté par Shimon Peres comme "le plus grand écrivain du jeune Etat d'Israël", écrivions-nous dans la chronique que jewpop a consacré à "Hirbat-Hiza".  Nouvelle d'une rare puissance, alternant lyrisme poétique et violence crue, "Hirbat-Hiza" raconte l'expulsion des familles d'un village palestinien dans les dernières semaines de la guerre de 1948, vue des yeux d'un combattant juif. Plus de 60 ans après sa parution, elle reste d'une terrible actualité.


Tous ceux qui souhaitent disposer d'une lecture avertie du conflit israélo-palestinien liront avec intérêt le livre publié en 2009 par l'historien Jérôme Bourdon, "Le récit impossible, le conflit israélo-palestinien et les médias" (INA / éditions de Boeck). Un ouvrage qui ne modifiera évidemment pas la perception des personnes convaincues ni du public militant, tant côté pro-israélien que pro-palestinien, mais qui, de manière très objective, démontre l'influence de plus en plus cruciale des médias sur le conflit. Et la frontière, de plus en plus ténue, entre journalisme et militantisme, dès lors qu'est abordé le sujet.


"L’Âge moderne est l’Âge des juifs, et le XXe siècle est le Siècle des Juifs. La modernité signifie que chacun d’entre nous devient urbain, mobile, éduqué, professionnellement flexible... En d’autres termes, la modernité, c’est le fait que nous sommes tous devenus juifs." écrit Yuri Slezkine, auteur de "Le Siècle juif" (éditions La Découverte). Elu par le magazine  Lire "Meilleur livre de l'année 2009" dans la catégorie Histoire, cet ouvrage étonnant et provocateur, qui a connu un immense retentissement et suscité de nombreuses polémiques lors de sa parution aux Etats-Unis en 2004, n'est pas qu'une "autre histoire" du peuple juif, mais bien une oeuvre indispensable pour comprendre le monde actuel.



Les vacances constituent une période propice pour se poser de bonnes questions. "Qu'est-ce que la vie ?" en est une. Le philosophe Francis Kaplan réexamine, dans son livre "Entre Dieu et Darwin : le concept manquant" (Edition le Félin), des notions surchargées idéologiquement, pour déblayer, couche par couche, presque en archéologue, ce qui peut faire l’objet d’un savoir indubitable.

2 commentaires:

  1. merci pour cette sélection très variée : j'avais déjà lu Melnitz, magnifique livre, je vous fais confiance pour les autres !

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  2. merci pour cette sélection... déjà lu "Melnitz" et "Yiddish Connection" avec grand plaisir... alors... plus qu'a rajouter les autres sur ma liste de septembre...

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