mardi 30 mars 2010

Lignes de front : une "histoire impossible à taire".

Premier long-métrage de fiction de Jean-Christophe Klotz, « Lignes de front » est l’aboutissement d’un travail unique sur le génocide rwandais, en corollaire d'une réflexion sur le rôle du journaliste et des limites du pouvoir de l'image dans les médias. L’auteur du film, qui fut grand reporter à l’agence Capa, a été l'un des seuls journalistes reporters d’images français présents sur le terrain lors des exterminations.

A Kigali en avril 1994, alors que le génocide est en cours, il filme, dans le cadre d’un sujet qu’il réalise pour l’émission Envoyé spécial, les centaines de réfugiés tutsis abrités dans la paroisse du père Blanchard. Des miliciens hutus  investissent l'église pendant le reportage, blessant grièvement d’une balle  Jean-Christophe Klotz. Tous les réfugiés seront massacrés peu après. Ses images, diffusées dans le monde entier, n'entraîneront aucune réaction de la communauté internationale.

De ce drame, il tirera l’essence du documentaire réalisé en 2006 et sélectionné au Festival de Cannes, « Kigali, des images contre un massacre », dans lequel Bernard Kouchner disait  notamment "J’ai su au Rwanda pourquoi les Juifs ont été tués durant la guerre et pourquoi les alliés n’ont pas bombardé les chemins de fer (qui les acheminaient vers les camps de la mort )". Du reportage au documentaire, la fiction « Lignes de front » complète ce travail historique, avec un film quasi-autobiographique dont le personnage principal, Antoine, (incarné par un Jalil Lespert habité), s'inspire du vécu du réalisateur. 

Volontairement lent dans sa première partie, d’une esthétique sobre et privilégiant souvent  des cadres de reportage au profit d'effets cinématographiques plus spectaculaires, le film s’emballe ensuite pour livrer toute la monstruosité du génocide rwandais. Un rare moment d’apaisement, lorsque Jalil Lespert s’assied devant un piano pour égrener les notes du standard de jazz « A Child is born ». Parenthèse désenchantée, éphémère instant d’oubli face à l’innommable, qui se déroule à proximité du QG des forces de l'ONU où réside le journaliste.

Il est des films dont on ne sort pas indemne et qui accompagnent longtemps le spectateur. « Lignes de Front » est de ceux-là. L’une de ses grandes forces est de ne montrer du déchaînement de violences que les regards terrifiés et parfois résignés des victimes, ou encore des visions nocturnes dantesques de l’enfer de Kigali. Il pose aussi les questions essentielles du rôle - et manifestement de l’impuissance - du journaliste face à des situations inhumaines, et de son incapacité à modifier le cours des événements. Visiblement, en 1994, on pouvait encore se permettre de dire, malgré les images et témoignages accablants de journalistes, « On ne savait pas ! »… Le regard de son réalisateur, témoin occulte de la barbarie, permettra aussi, on l’espère, de faire taire tout « débat » révisionniste sur le génocide rwandais (cf. le texte de Jean-Christophe Klotz paru dans Libération en réaction aux thèses de Pierre Péan). Et d’offrir aux victimes, avec ce film important, la place qu’elles méritent dans la mémoire des spectateurs.

Une interview du réalisateur et des extraits de la bande-annonce de "Lignes de front" (sortie 31 mars) :


Cinéma: "Lignes de Front" par Jean Christophe Klotz
envoyé par lmtvsarthe-wizdeo. - Les dernières bandes annonces en ligne.

Pour visionner sur le site de l'INA des extraits du reportage de J.C. Klotz "La vie en sursis", réalisé pour Envoyé spécial"en avril 1994.

jeudi 25 mars 2010

Matzo Ball Mix !


A l'approche des fêtes de Pessah, Jewpop vous propose un mix réalisé par Captain Détendu (Paris Djs), idéal pour le warm-up de votre Seder ! Hip hop, reggae, funk psychédélique, jazz, yiddish vocals, electro, swing... Plus de 30 minutes de musiques festives dédiées aux amateurs de Matzo Ball, à télécharger ici (Cliquez sur l'icône download, et c'est parti !)

Matzo Ball Mix
Tracklisting :
01. Dayenu - soCalled
(from "The soCalled Seder, A Hip Hop Hagadah" album, 2005 / JDub Records)
02. Four Questions (Ma Nishtana) - David Gould
(from "Feast of the Passover" album, 2009 / Tzadik)
03. Matzoh Ball - Slim Gaillard and his Flat Footed Floogee Boys
(from "Matzoh Balls" 78rpm, 1939 / Columbia)
04. Matzah N°5 - DJ David Brody aka Louie Bagel
(aired from radio station WHTZ)
05. Passover Medley - The Barry Sisters
(from "Shalom" album, 1962 / Roulette)
06. Matzohmowofinal - Mocean Worker
(Ada Jones song "Under the Matzos Tree" remixed, from "Jewface" album, 2006 / Reboot Stereophonic)
07. What does it take (The 10 Pleagues) - Gershon Kingsley, Theodore Bikel
(from "The 5th Cup, A Spirit Explosion" LP, 1974 / The 5th Cup Co.)
08. Feast of the Passover - The Congos (feat. Tommy McCook)
(bonus track from "Congos Ashanti" album, 1994 / Blood And Fire)
09. Exodus - Eddie Harris
(from "Exodus to Jazz" LP, 1961 / Vee Jay)

mardi 23 mars 2010

Achetez vos places de concert moins cher grâce à Facebook !

Le futur concert de Metallica, le 22 mai au Stade de Ramat Gan, est l'événement qu'attendent les nombreux fans israéliens du plus célèbre groupe de metal au monde. L'index et le petit doigt déjà dressés, le stock de Maccabi bien au frais dans la glacière, quelques bons gargarismes avant de se rendre au stade... Les inconditionnels de "Metallicaaaaaaaa" se préparaient à une fête grandiose, jusqu'à l'annonce du prix des billets. 

Le ravissement s'est soudainement mué en grosse colère. Pour être aux premières loges, il allait falloir débourser la modique somme de 1200 shekalim (environ 233 euros), quant aux places les moins chères, elles étaient affichées à... 490 shekalim (95 euros). De quoi doucher l'enthousiasme des fans et leur faire remiser le stock de bières pour des occasions festives moins dispendieuses.

Mais c'était sans compter sur 2 inconditionnels du groupe, Tomer Mussman et Rotem Horowitz, qui décident alors de mener la fronde sur Facebook, appelant au boycott du concert et mobilisant en quelques jours 8000 fans déchaînés. Relayée par la presse israélienne et sur le web, la campagne a fini par faire plier le promoteur du show, Marcel Avram, qui, en accord avec Metallica, a notablement réduit le prix des places (passant de 1200 à 990 shekalim pour les plus élevées, et de 990 à 490 shekalim pour les plus basses). De quoi satisfaire le public du groupe et surtout donner des idées à tous ceux qui pensent, à juste titre, que les places des mega-concerts sont trop souvent vendues à des prix prohibitifs.



Problème auquel n'a pas été confrontée Lara Fabian, qui se produira pour la première fois en Israël les 28 et 30 mars. Avec des billets vendus en premier prix à 150 shekalim (25 euros), nulle émeute sur Facebook. On s'étonne juste qu'aucun groupe n'ait été créé sur le réseau social pour protester contre sa venue à Tel Aviv. Les oreilles israéliennes méritent-elles une si sévère punition ?

lundi 22 mars 2010

Fool's Gold : jeux sans frontières !

Quand un chanteur israélien (Luke Top) basé à Los Angeles, accompagné d'une troupe de musiciens originaires du Mexique, du Brésil, d'Israël, d'Argentine et des USA, tous fans de musiques africaines, se met en tête de bousculer les frontières musicales et culturelles (imaginez  du soukouss congolais occidentalisé avec un son pop et chanté en hébreu...), cela donne le collectif Fool's Gold et un premier album éponyme (label Cinq7) détonant, idéal pour démarrer le printemps en beauté !

Moins bobos et prétentieux que leurs cousins de la Côte Est Vampire Weekend, les Fool's Gold livrent un premier disque bordélique et énergisant, entre afro-beat, pop 80's, ska, musique éthiopienne et blues saharien, qui donne envie de sourire et de bouger dès la première écoute ! On pourra retrouver le groupe sur scène à Paris le 22 avril à La Bellevilloise. En attendant,  rendez-vous sur leur myspace pour découvrir quelques-uns de leurs titres, parmi lesquels  le tube  en puissance "Surprise Hotel" et son clip foutraque !



vendredi 19 mars 2010

Un Seder presque parfait !

Vous voulez intéresser vos enfants et/ou petits-enfants, impressionner votre copain/copine ou vos futurs beaux-parents, ou tout simplement vous faire plaisir ? Cette année vous allez diriger la lecture de la Hagada ( même si vous ne lisez pas l'hébreu ! ) et commenter la sortie d'Égypte !


Vous serez comme Na'hchone ben Aminadave, de la tribu de Binyamine, celui qui sauta dans la mer le premier et entraîna le peuple à franchir la mer des joncs (selon Rabbi Yehoudah, certains affirment sans vergogne qu'il aurait été entraîné par le rav P. Lucas). Pour cela achetez (ou empruntez) une Hagada, lisez-la et étudiez sa traduction, les commentaires et explications.

Au menu (en plus des matsote, karpass et marore et des 4 coupes de vin rouge) :

- LA COMPLÈTE : "La Hagada de Pâque , le rituel commenté" par le rabbin Joseph ELIAS (Éditions Colbo, traduction française par le rabbin Jean-Jacques GUGENHEIM, "The ArtScroll Mesorah Series", 1993). 244 pages dont les 11 dernières sont un "additif : variantes sepharades de la Hagada". Rigoureuse par sa traduction et la richesse de ses commentaires et explications, elle ne gênera pas par ses dimensions votre voisin(e). Elle peut paraître sèche comme la matsa mais ses propriétés gustatives en font toujours la Hagada la plus riche !

Commander sur le site de la Librairie du temple (28,50 € ; 23x13,5x2 cm ;  530 gr.)

- L'ILLUSTRÉE : LA HAGADA KATZ, au nom de Rav Eliezer KATZ , toujours traduite par le rabbin Jean-Jacques GUGENHEIM (Édition 'Hinoukh). Superbement illustrée, les pages 112 à 123 sont riches de références et explications ; les pages 124-127, rédigées par Rabbi Morde'haï NEUGROSCHEL, s'intitulent " La sortie d'Égypte : fait ou mythe ? " dont il faut aussi lire et méditer l'introduction pages 9 à 11 sur le seder au camp de concentration de Bergen Belsen en 1945, juste avant la Libération. Votre voisin(e) risque de se coller à vous pour en dévorer les pages...

A priori indisponible sur les sites de la Librairie du progres ou de la Librairie du temple, vous pouvez la commander sur Priceminister.com (31,00 € ; 27x23x1,8 cm ;  848 gr.)


Et pour faire preuve d'érudition : dans sa version originale en hébreu, en 2 volumes, "GVOUROT HACHEM" du Maharal de Prague (Éditions Oz vehadar / Israël)  et en français aux ( extraordinaires, par leur choix et leur richesse éditoriale ) Éditions du Cerf / 1994 : "Les hauts faits de l'Éternel" de Rabbi Yehoudah Leïb  (ou Loew) ben Betsalel, dit le Maharal (Moreinou harav Loew). Plus long à digérer à quelques jours de Pessa'h qu'un kilo de matsot mais quel régal ! Hélas difficile à trouver... Mais le plaisir est aussi de chercher ! Il vous faudra savoir placer les anecdotes et explications sans avoir la bouche pleine et quand vos hôtes seront disponibles, c'est-à-dire durant la lecture puis pendant le repas.

Enfin, n'hésitez pas à lire les seize textes et études rassemblés dans  "Sortir d'Égypte" sous la direction de Shmouel TRIGANO (Editions IN PRESS / PARDÈS N° 46, sept. 2009). Léger en apparence mais lourd de sens : PARDÈS pour les habitués !

Disponible chez amazon.fr (21,85€ ;  210 pages ; 16x24x1,2 cm.)

 Et pour faire tenir les enfants jusqu'à la fin du seder, une devinette à ne dévoiler qu'après le Birkat hamazone ou 'had gadyah :
 - Par quelle compagnie aérienne les enfants d'Israël sont-ils sortis d'Égypte ?
 - Par Air Bamère ...

Bébert le Livreur

jeudi 18 mars 2010

Matza, pizza et Nutella !

Rien de plus énervant que de tartiner des matzoth avec du Nutella (ou toute autre pâte à tartiner de votre choix casher lepessah) et de voir systématiquement votre petit-déjeuner favori de Pessah se briser lamentablement en mille morceaux ! Grâce à jewpop, fini les crises de nerf matinales  : ce remarquable tutorial video (en japonais) va définitivement vous changer la vie.


Et pour toutes celles et ceux qui se désolent de ne pouvoir se régaler de pizzas pendant les fêtes, il vous suffira de suivre les étapes décrites dans cet excellent blog pour assouvir vos besoins en la matière. Mmmmm !



Mais en attendant, laissons Heshy Lowy, le "world famous singer" de Brooklyn, nous montrer comment se déguste une bonne tranche de pizza ! So Yummy !


mercredi 17 mars 2010

Carpe diem

Le geffelte fish est un sujet avec lequel on ne plaisante pas , surtout à l'approche des fêtes de Pessah ! Facile à dire, tant ce plat suscite de fantasmes : innommable pour les uns, madeleine de Proust à la saveur incomparable pour les autres, il est à la cuisine ashkenaze ce que la tartiflette est à la Savoie (vous pouvez remplacer tartiflette par tout autre plat folklorique roboratif). 

Jewpop, pour vous donner quelques idées au cas où vous souhaiteriez diversifier votre art de la confection d'un savoureux geffelte fish, a porté son choix sur l'originale recette de la délicieuse canadienne Nadia G., dont les programmes tv culinaires hilarants régalent les internautes des USA et du Canada. Sa video, intitulée "Shiksa's Passover Special Bitchin' Kitchen Cooking Show" (ndt : Shiksa, terme yiddish désignant une femme non-juive, de préférence axée sur la connaissance biblique des hommes juifs. Expression à forte connotation péjorative), est un petit bijou d'humour. Serez-vous finalement de l'avis de l'un des intervenants du show de Nadia G., qui déclare "A mon avis, le  geffelte fish a été  inventé par les Ashkenazes pour se rappeler les souffrances endurées par le peuple juif du temps des Egyptiens" ?

Pour retrouver les émissions et recettes de Nadia G., son site web "bitchinlifestyle"

mardi 16 mars 2010

Pessah rocks !


Jewpop a sélectionné pour vous les meilleurs et plus improbables disques pour célébrer Pessah en musique. Hip Hop, reggae, folk, rock psychédélique, classique, enfants... Il y en a pour tous les goûts !


Démarrons par une bonne dose de hip hop mâtinée d'electro-klezmer : le DJ canadien Josh Dolgin, plus célèbre sous le nom de Socalled (vous avez sans doute déjà entendu son hit "You are never alone, Jewish Cowboy"),  a produit, avec "The Socalled Seder, a hip hop haggadah" (JDub Records), l'ultime album-concept dédié à Pessah. Jubilatoire de bout en bout, à ne pas en perdre une miette de matzah !





David Gould, ex-bassiste du groupe de reggae John Brown's Body, a publié en octobre 2009 son troisième opus sur le label new-yorkais Tzadik Records, "Feast of Passover", explorant plus avant les connexions entre reggae et musiques juives, cette fois-ci sur la thématique de Pessah. Le résultat est remarquable, la fusion parcourant la plupart des thèmes musicaux chantés lors du Seder étant totalement réussie ! Un disque qui comblera les amateurs de reggae, qui retrouveront parmi les invités de D. Gould les légendaires voix de Leonard "Sparrow" Dillon (du groupe The Ethiopians) et des Silvertones. Oy Mon !



Kim et Reggie Harris, couple de musiciens noirs américains, ont notamment collaboré avec Pete Seeger et Harry Belafonte.  En compagnie du rabbin Jonathan Kligler, ils ont réalisé ce très bel album, "Let My People Go" (label Appleseed), créant un pont entre les communautés juives et afro-américaines des Etats-Unis à travers l'histoire, la Bible et le mouvement des droits civiques. Entre soul, gospel et folk 60's, cette commune "célébration de la liberté" entre juifs et noirs américains est un disque surprenant et émouvant.



Le nom de Gershon Kingsley ne vous est sans doute pas familier. Son plus célèbre tube, "Popcorn", vous l'est sans doute plus. Ce pionnier du synthétiseur Moog, révéré par la scène electro et hip hop (les Beasties Boys lui ont rendu hommage dans leur album "The In Sound From Way Out"), réalisa en 1974 un album-ovni intitulé "The 5th Cup", consacré à Pessah. Opéra-rock psychédélique teinté de funk, ce disque porté par la voix du chanteur folk Théodore Bikel était depuis longtemps introuvable. Grâce au label Reboot Stereophonic, spécialisé dans les rééditions de jewish pop music, on peut désormais retrouver ce disque culte au sein d'un double CD consacré au génial Gershon Kingsley, "God is a Moog" !



Le disque "A Passover Seder Festival" (Sony Music), enregistré en 1953 par le mythique ténor américain Richard Tucker, est LE classique à posséder absolument pour tout amateur de grandes voix (Tucker fut également Hazan) et de liturgie traditionnelle du Seder. Un album incontournable.




Terminons cette sélection par le groupe The Macaroons (JDub Records), dont l'album "Let's Go Coconuts" comporte quelques titres très réussis comme "Flying on Matze Brei". Du jewish pop-rock sans guimauve, pour habituer vos bambins aux sonorités de l'anglais pendant qu'ils dégusteront un délicieux Matze Brei ! L'album sera disponible en téléchargement sur Amazon.fr à partir du 23 mars.


lundi 15 mars 2010

Pourquoi nous sommes tous devenus Juifs ? La thèse passionnante de Yuri Slezkine

"Le Siècle juif" (Editions La Découverte), de Yuri Slezkine, professeur d’histoire à Berkeley et spécialiste de la question nationale en URSS, propose une brillante réflexion sur l'identité juive et sur la dimension juive de l'homme moderne au XXè siècle.

Partant du principe de l'opposition entre «  Apolloniens » et « Mercuriens », termes désignant d'un côté les hommes et les femmes attachés à la terre et à la tribu, et, de l'autre, ceux qui descendent du messager Hermès, nomades capables d'échanger leurs différentes formes de savoir, Slezkine, dans la première partie de son livre, montre combien la condition des Juifs, ces "nomades fonctionnels les plus doués de la planète", est similaire à celle d'autres peuples. Tels les Chinois en Asie, ou encore la caste indienne des Parsis, lorsque ces paysans furent transplantés en Afrique de l’Est face aux natifs ougandais ou kenyans, engendrant à la fois dépendance et jalousie à leur égard. Les parallèles qu'il étudie entre goyim et Juifs, gadjos et gitans, thaïs et chinois, paysans latino-américains et commerçants "turcos" (syro-libanais), bref  "Mercuriens" et "Apolliniens", dans le champ de l’imaginaire et dans celui de la division du travail, sont à ce titre édifiants et démontrent bien comment l’antisémitisme qui a sévi en Europe de l’Est s’enracine dans des représentations anthropologiques universelles.

La suite du livre, extrêmement riche en notes littéraires (de Babel à Sholem Aleichem, en passant  par Joyce et Pouchkine) et statistiques (en particulier sur le rôle prépondérant des Juifs dans la révolution bolchévique) déroule une passionnante étude sur les Juifs inventeurs de la modernité marxiste et freudienne puis porteurs, avec le sionisme, du "plus excentrique des nationalismes", pour finir sur les grandes « Terres promises » au XXe siècle que furent pour les Juifs la Russie soviétique, l’Amérique capitaliste et libérale et Israël, état "apollonien" par excellence.



Pour l'auteur, "L’Âge moderne est l’Âge des juifs, et le XXe siècle est le Siècle des Juifs. La modernité signifie que chacun d’entre nous devient urbain, mobile, éduqué, professionnellement flexible... En d’autres termes, la modernité, c’est le fait que nous sommes tous devenus juifs.". Elu par le magazine  Lire "Meilleur livre de l'année 2009" dans la catégorie Histoire, cet ouvrage étonnant et provocateur, qui a connu un immense retentissement et suscité de nombreuses polémiques lors de sa parution aux Etats-Unis en 2004, n'est pas qu'une "autre histoire" du peuple juif, mais bien une oeuvre indispensable pour comprendre le monde actuel.



 

vendredi 12 mars 2010

Facebook, statut de la liberté !

Appelons-là Vanessa. Elle a plus de 1500 "amis" sur facebook, majoritairement Juifs, et affiche sa religion ("jewish") sur son profil. Sa photo la présente vêtue, si l'on peut dire, d'une tenue de danseuse orientale absolument délicieuse, laissant dévoiler une plastique n'ayant nul besoin de chirurgie. Vanessa pose face à l'objectif avec un sourire agicheur, d'où dépasse une langue suggestive et bien pendue. Un coup d'oeil sur les autres photos de son profil permet de la retrouver sous toutes les coutures de son costume de belly-dance (profil, dos, trois-quart, etc...).

Son statut cette semaine : "N'est pas sur facebook pour faire des rencontres et ne supporte plus tous ces dragueurs". Gag ou pas, le résultat ne s'est pas fait attendre, avec des commentaires bien sentis du genre "Moi non plus d'ailleurs jsai mem pas qui tu es et pk tu m'as demandé en ami mais ce que je sais c'est que tes photos faisaient déjà pitié mais alors ton statut bat le record du pitoyable" et autres "arrête le couscous et la bière" promptement effacés par la propriétaire du profil.

Mais notre amie Vanessa considère, sans doute à juste titre, qu'elle est "bonne" et "emmerde" ses détracteurs. Et comme pour mieux enfoncer le clou, elle poste sur son mur un petit clip dédié au Rabbi Loubavitch, déclenchant l'ire de certains de ses "amis", outrés qu'une jeune fille "impure" ose se revendiquer de la philosophie de ce très saint homme. Comme dirait Vanessa, "mdr" (mort de rire pour les lecteurs peu habitués au langage djeun :-)
Par respect pour la vie privée et le droit à l'image de Vanessa, les photos qui illustrent ce billet sont celles du top model Bar Rafaeli, qui n'est pas mal non plus, dans un autre genre...

jeudi 11 mars 2010

Pessah for kids !

Les enfants sont aux premières loges pour les fêtes de Pessah ! Entre la récitation du Ma Nishtana et la recherche de l'Afikoman, les Seder restent des soirées inoubliables pour nos bambins. Pour parfaire ces moments de joie, jewpop vous a concocté une sélection de cadeaux qui feront leur bonheur et le vôtre !


Honneur aux tout-petits, avec ces adorables bavoirs-matzah pour fille et garçon, à commander sur popjudaica.com (14,99$)

Pour les 4 ans et moins, ces "poupées à doigts Ma Nishtana", grâce auxquelles ils comprendront facilement pourquoi "cette nuit est différente des autres nuits" ! Disponible chez popjudaica.com (12, 99$)

Les petites filles adoreront cette dînette-Seder, toute douce en velours, avec sa coupe de kiddush, ses matzoth et son plat de seder ! A commander sur popjudaica.com (19, 99$)


Pour les garçons fans de figurines,  ce Moïse de 13cms, avec ses tables de la Loi et son bâton de berger amovibles, trônera bientôt sur les étagères au côté de leurs figurines de catcheurs préférées ! A commander sur popjudaica.com (9, 99$)

Vos juniors seront ravis de décorer leurs cahiers avec ces stickers de Pessah, disponibles chez eichlers.com (1,99$)


Et si vous cherchez un cadeau original pour celui ou celle qui trouvera l'Afikoman, le coffret "10 plaies d'Egypte" (à partir de 3 ans), avec sa sauterelle, sa grenouille et autres accessoires de destruction massive fera l'unanimité ! Disponible chez popjudaica.com (14, 95$)



mercredi 10 mars 2010

"A 5 heures de Paris" ouvre le Festival du cinéma israélien de Paris

La grande salle du Gaumont Opéra était pleine hier soir pour l'ouverture du 10ème Festival du cinéma israélien, en présence de la ministre de la culture israélienne Limor Livnat et du parrain de cette 10ème édition, l'acteur et réalisateur Yvan Attal. Une soirée sur fond de romance contemporaine, avec la projection de "A 5 heures de Paris", première réalisation de Leon Prudovsky,  jeune auteur et metteur en scène de 32 ans, qui a remporté en 2009 le prix du meilleur long métrage de fiction israélien au 25ème Festival International du Film de Haïfa.

La musique est au coeur de ce film empli de charme et de sensibilité, entre vieux tubes français d'Adamo, Alain Barrière, Joe Dassin... chansons populaires russes et sonates de  Beethoven et Chopin. Chacune correspond aux personnages qui vont se croiser et s'aimer dans ce long-métrage rappelant l'univers de Claude Lelouch.

Yigal, chauffeur de taxi, est divorcé et père d'un jeune garçon. Resté en bons termes avec son ex-femme, au point d'envisager de s'associer avec le nouveau mari de celle-ci, il souffre d'une peur panique de l'avion et consulte un psy pour tenter de se guérir de sa phobie. Son fils doit bientôt partir faire sa bar-mitzvah à Paris, et Yigal, fou de chanson française des années 60 et 70, rêve de l'accompagner dans la ville de ses rêves. Son fils sèchant les cours de musique, il rencontre sa professeur, Lina, d'origine russe, et tombe éperdument amoureux d'elle. Problème, Lina est marié à Grisha, médecin parti étudier à Vancouver, qui projette d'y émigrer dès que possible. 


L'idylle qui se noue entre Yigal et Lina n'emprunte rien aux clichés de la comédie romantique américaine. Ici, c'est la complexité des relations amoureuses, décrite avec tendresse et humour, qui donne le ton. Porté par deux acteurs remarquables (Dror Keren dans le rôle de Yigal, parfait dans son rôle d'homme au charme discret, hésitant et parfois faible, et la belle et émouvante Elena Yaralova, impeccable en professeur de piano romantique et frustrée par une carrière de concertiste jamais réalisée), "A 5 heures de Paris" détonne dans un cinéma israélien habituellement plus axé sur des thématiques sociales, politiques ou historiques. Preuve indéniable de son universalité, de sa maturité et de son étonnante diversité.

Sortie en salles : juillet 2010







mardi 9 mars 2010

Matzah time !

Pessah approche à grands pas ! Pour célébrer comme il se doit les fêtes et offrir à vos familles et amis des Seder vraiment différents, Jewpop vous propose un choix d'accessoires dénichés dans les boutiques les plus originales du web, et tous les bons plans pour d'inoubliables fêtes !

Déco design pour votre table, cadeaux pour les enfants, musiques, Hagadoth, recettes... à suivre sur Jewpop ces prochains jours ! Et pour débuter en beauté, le thème "Matzah" s'impose évidemment, avec en premier lieu cette splendide kippa disponible sur popjudaica.com au prix de 8$. Comme dirait Coco, "Tu m'en mets 4000 !"




Si vous êtes plutôt fan du modèle kippa orientale, celle-ci, 100% coton, vous ira à merveille :


A commander chez koolkipah.com (21$)

Passons à table : les miettes de matzah sont une vraie plaie ! Pour une table de Seder impeccable, Jewpop vous recommande ce ramasse-miettes du meilleur effet :


A commander sur popjudaica.com (7,95$)

Côté cuisine, un tablier et des maniques pour un "Seder presque parfait", toujours chez popjudaica.com (prix du tablier 20$ et maniques à 16$)


Enfin, pour clôre cette sélection "matzah", vos invités seront ravis de trouver dans vos toilettes cette superbe lunette de wc (20$) portant l'inscription "let my people go", preuve de votre indéniable bon goût.




lundi 8 mars 2010

The Ramirez Brothers : au poil !

Trois musiciens velus nommés "The Ramirez Brothers" vous évoquent forcément des Mariachis obèses tout droit débarqués de Mexico ? Pas de bol, ces Ramirez-là sont originaires de Jaffa et produisent une musique jubilatoire qu'ils ont baptisé "Funk-a-billy" ! Un mix de rock, funk, soul, jazz et country music, propulsé par d'excellents musiciens, dans la plus pure lignée des jam bands américains tels que Grateful Dead ou Phish.

Composé de Sefi Zisling (trompette), Uzi Feinerman (guitare et chant) et Eitan Efrat (batterie), les Ramirez Brothers sont sans doute l'un des groupes les plus excitants de la scène alternative de Tel Aviv. S'ils ne sont pas à proprement parler de petits nouveaux, Uzi ayant collaboré avec le groupe de hip hop Hadag Nahash et Sefi avec le combo Funk’N'Stein et l'orchestre de la star Yehudit Ravitz, les Ramirez Brothers forment aujourd'hui le premier power trio digne de ce nom en Israël.


Un groupe bien moustachu, au son brut de décoffrage, qui devrait plaire autant aux fans de Zappa et d'Hendrix qu'aux amateurs de funk vintage ! En tournée européenne à partir du 20 mars, il faudra se rendre à Londres ou Berlin pour voir les Ramirez Brothers en club, aucune date n'étant malheureusement programmée en France...  Tous les renseignements sur leur tournée sont disponibles sur le myspace du groupe. Et un petit aperçu de leur talent avec l'un de leur clip, dont l'esthétique fait furieusement penser aux dernières pubs tv pour Free. Les Ramirez Brothers, ils ont tout compris !



Acheter l'album des Ramirez Brothers sur psychprog.com (la meilleure boutique on line de vente de disques en Israël)

  © Blogger templates Brooklyn by Ourblogtemplates.com 2008

Back to TOP