vendredi 26 février 2010

Une programmation exceptionnelle pour la 10ème édition du Festival du cinéma israélien de Paris


Parrainé par Yvan Attal, le 10ème Festival du cinéma israélien de Paris qui se déroulera du 9 au 16 mars au cinéma Gaumont Opéra, promet de beaux moments de cinéma ! Pour fêter sa première décennie, la manifestation fait peau neuve, avec des débats en présence d'acteurs, d'auteurs et de réalisateurs (on ne manquera pas celui consacré au "Sépharade dans le cinéma israélien", avec la participation de Ronit Elkabetz et d'Eliette Abecassis) et une programmation très variée.

Parmi les nombreux films projetés, on retiendra "A 5 heures de Paris" de Leon Prudovsky, qui a reçu le Prix du Meilleur Film Israélien au Festival International du Film de Haïfa 2009, "Ajami", de Yaron Shai et Scandar Scopti, nommé aux Oscar, Mention Spéciale à la Caméra d'Or du Festival de Cannes 2009, "Les Solitaires" de Renen Schorr, et "Adam ressuscité", du réalisateur américain Paul Schrader ("American Gigolo"), avec Jeff Goldblum et Willem Defoe.

La bande-annonce de "Adam ressuscité" :



La bande-annonce de "A 5 heures de Paris" :



Pour les amateurs d'histoire du cinéma, le Festival propose un volet consacré aux premiers pas du cinéma israélien, avec des films rares des années 30, parmi lesquels "Le Labeur", réalisé en 1935, ou encore "Il marcha dans les champs" (1967) de Roni Milo, film culte de la Guerre des Six jours.

Autres nouveautés, côté documentaires, un volet musical avec 4 films sur des groupes et chanteurs israéliens, une série de docus consacrés à Jérusalem réalisés par de jeunes cinéastes Palestiniens et Israéliens, et enfin, à ne pas manquer également, l'hommage rendu par le Festival à Ram Loevy, producteur de programmes à la télévision israélienne et réalisateur de documentaires polémiques sur les prisons israéliennes, la torture et plus généralement, sur le conflit israélo-palestinien.

Toutes les infos sur la programmation sont disponibles sur le site du Festival http://www.isratim.co.il

mercredi 24 février 2010

Yaël Abecassis, Présidente du Festival du cinéma israélien de Nice


Le mois de mars s'annonce faste pour les amateurs de cinéma israélien ! Si vous êtes niçois ou de passage sur la Riviera, rendez-vous à partir du 6 mars pour la troisième édition du Festival du Cinéma Israélien de Nice, qui sera présidé cette année par Yael Abecassis.

Toutes les infos sur le festival sont disponibles sur le site http://www.cineisraelnice.org/ Parmi l'excellente programmation, on retiendra deux films qui ne seront pas projetés lors du 10ème Festival du cinéma israélien de Paris, qui débutera lui le 9 mars.
"Le Petit Traître", de Lynn Roth, adapté du roman d'Amos Oz Une Panthère dans la cave avec Alfred Molina (Frida, Spider-Man 2...)et le légendaire Théodore Bikel. Couronné par le Prix du public à Palm Beach, le film traite d’une période rarement évoquée dans le cinéma israélien, le mandat britannique, vu sous l'angle de l'enfance.

La bande-annonce du film :


On ne manquera pas également "Zrubavel", de Schmuel Beru, film réalisé par une équipe d’israéliens d’origine éthiopienne, et qui a remporté le prix du meilleur film à Haïfa en 2008. Zrubavel met en scène plusieurs générations de juifs éthiopiens émigrés en Israël, dont le petit Itzhak, qui rêve de devenir le Spike Lee israélien.

La bande-annonce du film :


Et pour tout savoir sur l'actualité du cinéma israélien, jewpop vous conseille vivement l'excellent blog "Israel montre sa bobine" http://labobinedisrael.wordpress.com/

mardi 23 février 2010

Israël aux JO d'hiver : kippatinage artistique !

Roman et Alexandra Zaretsky, frère et soeur originaires de Minsk (Biélorussie), représentent Israël aux JO de Vancouver dans la compétition de patinage artistique, en danse sur glace. Arrivés à Metula à l'âge de 7 et 3 ans, ils se sont entraînés sous la houlette de leur maman, coach à la patinoire olympique de la ville. "Bien sûr, on aimerait rapporter une médaille, mais en étant réalistes, si on est dans les dix premiers, c'est déjà bien", avait déclaré Roman avant la compétition. 

Mission accomplie ! Après leur prestation très remarquée sur "Hava Naguila", le couple étant costumé en juifs orthodoxes, Roman coiffé d'une yarmulke (kippa) et Alexandra dérogeant quelque peu à la règle avec une jupe dévoilant ses cuisses graciles, puis en dansant sur le thème musical du film "La Liste de Schindler", la fratrie Zaretsky a obtenu la note très honorable de 180,26 qui les classe à la 10ème place !


Seul regret : que Philippe Candeloro n'ait pas commenté ces prestations. On se souvient de son célèbre "Je pense qu'elle aura mérité un bon bol de riz ce soir !" en parlant de la future championne olympique japonaise Shizuka Arakawa en 2006. On imagine avec délice ce que l'un de nos humoristes préférés aurait pu sortir à propos du couple israélien... Falafel, shakshuka, tshulent ?

Les images n'étant pas encore disponibles sur Youtube, voici leur récente prestation à Turin :
 

lundi 22 février 2010

Fait-il bon porter un t-shirt au logo Mossad ces temps-ci ?

Le site de vente on line de produits judaica "Israël chez vous" vient de faire, sur Facebook, la promotion d'un tee-shirt à la gloire du Mossad, déclenchant de suite de nombreux commentaires indignés, tels que "pure provocation", "trop risqué", "autant marquer tirez-moi dessus, je suis Juif", "plus dangereux que porter la burqa" (!), "pur mercantilisme"...

Si l'on déconseillera effectivement aux voyageurs en partance pour Dubai d'arborer de tels t-shirts, les amateurs d'humour décalé ne manqueront pas de commander, en particulier pour se déguiser pendant Pourim, ce modèle particulièrement ciblé, qu' Israelchezvous.com nous présente comme un "article très stylé" qui "constitue le cadeau idéal !" :


D'autres modèles très seyants sont également à votre disposition sur le site "Israeli-T", comme ce sweat-shirt au logo "We are watching"(imprimé au dos, quelle bonne idée !) :


Notre préférence allant à celui-ci, avec son logo très gangsta rap et sa référence au film d'Adam Sandler "Don't Mess with the Zohan" !

vendredi 19 février 2010

Pourim : les bons plans cadeaux !

Jewpop vous a dégoté quelques accessoires et cadeaux indispensables pour célébrer dignement Pourim : déguisements pour les enfants et pour les grands, CD, tee-shirts... tout pour passer des fêtes que nous vous souhaitons très joyeuses ! Démarrons cette sélection par quelques présents du meilleur goût.

Envie de faire un cadeau moche et stupide ? Le tee-shirt "Obama's Purim" est pour vous  ! 


Imaginez la joie intense de celui ou celle à qui vous offrirez ce t-shirt absolument ridicule, figurant une photo d'Obama (mal) grimé en Hassid ! Un summum du kitsch, pour amateur de cadeau vraiment pourri. Commander sur zazzle.fr (15,85€)

Et si vous souhaitez assortir ce t-shirt avec un accessoire du meilleur effet, vous adorerez le  "Purim string" (existe aussi en version boxer short pour les messieurs), avec son impression "This is my Purim costume". Succès garanti en fin de soirée !



Disponible sur cafepress.com pour la modique somme de 12$

jeudi 18 février 2010

Thoutankhamon, a yiddishe momie ?

Un article de Stéphane Foucart publié dans Le Monde du 16 février, intitulé "Une annonce délicate, à forte teneur politique", a été repris par le webzine JSSNews de Jonathan-Simon Sellem , qui titre fièrement "Toutankhamon était israélite !". Humour, ou premier degré ?

Pour l'instant, le mystère reste encore entier sur la plus célèbre des momies égyptiennes. Ses analyses ADN, publiées par le très médiatique patron des antiquités égyptiennes, Zahi Hawass, tendraient uniquement à prouver que sa maman n'était pas la reine Néfertiti. Quant à son géniteur, le non moins célèbre Akhenaton, initiateur d'une forme primitive de monothéïsme en Egypte, aucun doute ne subsisterait quant à la véracité de sa paternité. Stéphane Foucart souligne que "Zahi Hawass a dû procéder avec énormément de précaution et d'habileté pour faire accepter l'idée de ces analyses ADN. Il a ainsi monté de toutes pièces, en avril 2007 puis en juin 2009, deux laboratoires dédiés à l'étude de l'ADN ancien, dirigés par des chercheurs égyptiens". 

 Ajoutant, ce qui ne manque pas de sel, que "S'agissant de l'ADN des momies royales, il y avait dans l'opinion une réticence considérable à voir des échantillons analysés à l'étranger, par des chercheurs étrangers, raconte un observateur des affaires égyptologiques. Certains craignaient notamment que les analyses ne soient biaisées de manière à attribuer une origine juive à ces pharaons"

Il est certain qu'un pharaon aussi prestigieux que Toutankhamon, subitement affublé du titre de "Yiddishe momie", risquait fort de bousculer le parfait ordonnancement des pyramides !

mercredi 17 février 2010

Alexandre Darmon : "20 ans, c'est la merde !"

La chaleureuse petite salle des Feux de la Rampe est pleine à craquer. Moyenne d'âge 20 ans, des potes venus en bande et quelques adultes perdus au milieu de ce bain de jouvence. Déboule sur scène Alexandre Darmon qui, pendant tout son show, va démontrer avec talent que 20 ans, c'est loin d'être le "plus bel âge" mais plutôt "la merde" ! 

Ce comédien de 21 ans, également étudiant en école de commerce, a choisi le stand up pour aborder les diverses facettes de la "life" trépidante et néanmoins compliquée des post-pubères, à cheval entre la fin de l'adolescence et l'entrée dans la "vraie vie". D'une aisance confondante sur scène, jouant parfaitement avec son public (il maîtrise déjà comme un vieux briscard toutes les ficelles du stand up), Alexandre Darmon déroule les expériences formatrices qui sont le lot quotidien d'un "djeun". Séquences hilarantes décrivant la JAPD (journée d'appel de préparation à la défense), traitement au vitriol des diplômés BAFA, des banquiers sans pitié, des techniques minables de drague... On se croirait par moments  dans le célèbre site "VDM - vie de merde" en live ! Le public, complice, se reconnaît évidemment dans les tranches de vie d'Alexandre Darmon.

Son one man show est un spectacle complet, entre chansons, danses et sketches plus ou moins réussis. Les influences d'Elie Semoun et de Gad Elmaleh sont très présentes, comme chez beaucoup de comiques de sa génération. Malgré certaines facilités dans l'écriture, on ressort de "Entre vous et moi" avec l'agréable sensation d'avoir découvert un nouveau talent  prometteur, complètement en phase avec sa génération. Un show à recommander vivement à tous les vingtenaires (quel mot horrible !) et à leurs parents, désireux de mieux comprendre leur progéniture et qui auraient oublié qu'avoir 20 ans, c'est vraiment la merde !

  
"Entre vous et moi", c'est pas gagné !
Les feux de la rampe
2 rue saulnier-Paris 09
Tous les mardis à 21h30 jusqu'au 30 mars
Réservation: 01.42.46.26.19
Prix des places : 11€

mardi 16 février 2010

"Frères, Dan et Aaron", un film indispensable

Dan et Aaron sont deux frères que tout sépare, hormis le fait d'être nés juifs. Dan, berger, vit dans un kibboutz et est père de deux enfants, dont l'aîné effectue son service dans une unité de parachutistes. Aaron, docteur en droit et en philosophie, grand érudit de la Torah, arrive d'une prestigieuse yeshiva de Brooklyn pour défendre devant la Cour suprême le rabbin d'une yeshiva de Jérusalem, poursuivi pour avoir soustrait ses étudiants à leurs obligations militaires. Sur fond de procès, la confrontation des deux frères, qui se retrouvent après vingt-cinq années de silence, provoque une émotion intense.

Traitée pour la première fois au cinéma, la question cruciale de la séparation de L'Etat et de la religion en Israël est abordée de façon admirable dans le film d'Igaal Niddam, Frères, Dan et Aaron. Un sujet explosif et essentiel, la confrontation actuelle entre religieux et laïcs risquant, selon le réalisateur, de conduire le pays vers une guerre civile. Ce constat d'un extrême pessimisme est présenté avec une réelle sensibilité, Igaal Niddam ayant eu l'intelligence de ne pas caricaturer le milieu des Haredim, et d'offrir aux spectateurs tous les éléments didactiques permettant d'ouvrir une réflexion objective sur ce problème majeur.




Ovationné par le public parisien du Festival du film israélien en 2009, "Frères, Dan et Aaron" a été récompensé par deux FIPA d'Or (meilleures interprétations féminines et masculines) décernés à l'actrice Orna Fitoussi, pour son interprétation magistrale de l'avocate adversaire d'Aaron, et à Baruch Brenner, qui joue ce dernier. Acteur incroyable de justesse, Brenner, pour son premier rôle à l'écran (Igaal Niddam nous a confié l'avoir découvert lors d'une cérémonie où il officiait comme... Hazan ! L'entendre chanter dans quelques scènes sont des moments d'une rare beauté !), est la révélation du film.

Une oeuvre marquante, qui dénonce l'inquiétante fracture qui traverse Israël. Le film d'Igaal Niddam ouvre un débat nécessaire sur le concept d'Etat juif face à l'intolérance grandissante des extrêmismes religieux, sur les conséquences du poids des partis religieux dans la vie politique de l'Etat, particulièrement sur le processus de paix, et plus généralement sur l'impérieuse nécessité de dialoguer pour mieux vivre ensemble.

La bande-annonce de Frères, Dan et Aaron (sortie : 21 avril 2010)

TWO BROTHERS un film de Igaal Niddam Trailer
envoyé par moadistribution. - Regardez des web séries et des films.

lundi 15 février 2010

Des t-shirts ultra-cool pour la paix !


Les fans de streetwear vont craquer pour la marque "Shalom CPP", qui allie de superbes design à une philosophie orientée vers le rapprochement et la paix (CPP pour "Cultural Peace Project"), symbolisée par les motifs hébraïques déclinés par son créateur.

Jacob Seedman, 30 ans, originaire de Salinas en Californie, a grandi dans la culture skater et, fort de ses talents de designer, a lancé en 1999 cette marque qui transmet un message de respect, basé sur le terme Shalom et décliné en de multiples logos. Ses collections de t-shirts, sweats et casquettes, fabriquées en quantités limitées, ont vite été adoptées par les communauté des skaters et musiciens californiens, adeptes de son concept. Sur le site de la marque, on trouve ainsi parmi les membres de la "tribu" de Jacob, le musicien jamaïcain Prezident Brown, les rappeur Peoples et El-Rock, DJ Defect ou encore le skater brésilien Roberto Dos Anjos.

Les design Shalom CPP sont aussi présents sur des modèles de skates et sur des... tapis de souris, créés par Jacob Seedman ! Introuvable en France, la ligne Shalom Cultural Peace Project vous offrira un look nettement plus cool que, disons... un tee-shirt Ed Hardy.



jeudi 11 février 2010

La lamentation du prépuce

 

Couronné par le prix Indiana 2010 décerné par les blogueurs littéraires, ce premier roman de Shalom Auslander, jeune écrivain américain, est une charge hilarante et d'une rare férocité contre le milieu juif ultra-orthodoxe, et contre Dieu en général.

Shalom et Orli, couple de trentenaires, attendent leur premier enfant. Si Shalom est angoissé par cette situation, ce n'est pas tant à cause de son statut de futur père que par la perspective de la circoncision. Traumatisé par son éducation, où la crainte de Dieu et de ses châtiments est omniprésente, Shalom, enfant puis adolescent, enfreint toutes les règles pour le mettre au défi. Gavages de hot dogs, lectures pornos, joints, sexe avec des shikse, tout y passe. Et jamais rien ne se passe. Entre révolte et paranoïa aigüe, La lamentation du prépuce (édition poche 10/18, domaine étranger) fait se succéder scènes à se tordre de rire et réflexions intenses sur les questions de l'identité, des liens familiaux et de ce que l'auteur nomme "maltraitance spirituelle", qui pourrait s'appliquer à n'importe quelle religion ou dogme.

Iconoclaste et blasphématoire, cette autobiographie romancée (remarquablement traduite par Bernard Cohen, traducteur attitré des ouvrages de Douglas Kennedy) est à ne pas mettre entre toutes les mains. Mais elle ravira à coup sûr tous les fans de Philip Roth, Woody Allen et Chaïm Potok, en quête de rire.

Le site de l'auteur : Shalomauslander.com/

Commander "La lamentation du prépuce" sur Amazon

mercredi 10 février 2010

100 ans de musique sépharade sur le web !

Les amateurs de musique sépharade disposent désormais d'une fabuleuse source documentaire sur Internet, créée par un entrepreneur américain spécialisé dans les technologies de l'information, Joel Bresler. 

Son intérêt pour la musicologie, et en particulier sa passion des musiques judéo-espagnoles, l'a conduit à réaliser une extraordinaire base de données anglophone,  nommée Sephardic music, a century of recordings. Le site, axé sur les mélodies liturgiques chantées en ladino et en hébreu, est essentiellement dédié aux enregistrements réalisés dans les régions de l'ex-Empire ottoman.

Malgré un design austère et peu de titres en streaming ou en téléchargement, Sephardicmusic.org reste une source documentaire unique au monde, avec des classements par artistes, titres de chansons, labels discographiques, chronologies... Joel Bresler prévoit, si les moyens financiers suivent (les dons sont bienvenus !) et avec l'aide de collectionneurs du monde entier, de répertorier et mettre à disposition des internautes plus de 2000 références et 10000 extraits audio !

Une belle initiative, qui permet par exemple de découvrir une émouvante version d'Avinou Malkenou enregistrée à Istanbul en... 1927 ! Ou encore des enregistrements plus récents comme ceux réalisés en 1958 par la chanteuse Gloria Levy.

Un site de la même ampleur consacré aux musiques sépharades d'Afrique du Nord manque cruellement sur la Toile. Si Joel Bresler a bien effectué des recherches à ce sujet à la BNF, et mis en ligne quelques références de disques enregistrés au Maroc, en Tunisie et en Algérie, un tel projet reste à entreprendre sur le web francophone.

mardi 9 février 2010

"Algérie, histoires à ne pas dire", un documentaire rare de Jean-Pierre Lledo

Algérie : un mot qui laisse très peu de citoyens français indifférents, même si ce qu'il évoque varie considérablement selon le vécu de chacun, et n'a souvent que peu de rapport avec la réalité. Il est là-bas, en effet, des "histoires à ne pas dire". Pour preuve, ce documentaire tourné sur place, à Skida, Alger et Oran, a été interdit dans le pays qu'il évoque sans fards, à travers des témoignages tout en nuances. 

Dans ce documentaire rare, Jean-Pierre Lledo, cinéaste algérien, juif par sa mère et pied-noir d'origine espagnole par son père, exilé depuis 93 pour cause de menaces islamistes, montre une réalité connue de manière parcellaire ici, occultée ou réécrite en Algérie même. Il la restitue dans sa complexité, évoquant passé et présent. Et peu à peu, des massacres perpétrés contre pieds-noirs ou Juifs sont dévoilés, massacres auxquels répondaient parfois des représailles souvent sanglantes elles aussi. Ainsi, celui perpétré au Petit Lac, décharge publique d'un quartier d'Oran (voir photo), qui fit des centaines de victimes parmi la population non-musulmane, et a été présenté comme une réaction à des tirs de l'OAS le jour de l'indépendance. Avec sans doute pour but de provoquer  le départ de ceux d'entre eux qui auraient encore voulu rester, pour construire une Algérie totalement "algérienne", c'est-à-dire musulmane.


Et, au fil des entretiens, se dessinent des rapports souvent bien loin des clichés colons / colonisés. On perçoit ce vide, laissé par ces camarades différents mais souvent proches, contraints à fuir et dont des Algériens d'aujourd'hui parlent avec nostalgie. Un des exemples flagrants de cette réécriture de l'histoire apparaît dans la séquence Constantine, où J.P. Lledo montre comment l'existence de Raymond Leyris, ce cheikh Raymond si renommé, assassiné en 1961, a été effacée de l'histoire de la ville. Sur un mural de faïence montrant les plus célèbres artistes de la musique arabo-andalouse, cheikh Raymond n'apparaît pas. La volonté de gommer tout ce qui n'est pas musulman est évidente, assortie de remarques antisémites.

On mesure tout ce qu'a perdu l'Algérie en chassant Juifs et pied-noirs qui auraient voulu rester. Un déchirement pour tous. Le documentaire "Algérie, histoires à ne pas dire " offre deux heures quarante d'une grande densité.

Hélène Keller-Lind


vendredi 5 février 2010

Ahmed et Salim : le cartoon qui fait rire jaune le Hamas

 

 Ahmed et Salim, cartoon créé par Or Paz et Tom Trager, deux israéliens âgés de 20 ans, cartonne sur le web depuis quelques jours (plus de 800 000 visionnages sur Youtube !). La série, directement inspirée du graphisme de "South Park",  met en scène deux ados palestiniens plus doués pour Guitar Hero et la Wii que pour les tentatives d'attentats imposés par leur père (un hilarant clone de Cheikh Nasrallah), qu'ils foirent systématiquement.

Depuis, les réactions scandalisées des antisionistes de la blogosphère et du web se multiplient, arguant de propos insultants envers les musulmans, et provoquant même la censure d'un épisode sur Youtube. Ce dont se défendent les auteurs du dessin animé, qui déclarent : "Cette série n'a pas pour but de se moquer des musulmans, mais des terroristes. Qui, comme nous le savons tous, sont une bande trous du cul. Pour ceux qui se sentent facilement offensés, s'il vous plaît, ne regardez pas".

Tom Trager, qui se décrit comme athée, ajoute encore "Vous pouvez être assassiné pour un tel cartoon. Je méprise toutes les religions, mais aucune autre religion ne vous tuerait pour un cartoon. C'est la raison pour laquelle nous sommes beaucoup plus agressifs envers l'Islam... Nous adorons les réactions négatives», ajoutant avec son humour de geek «Nous adorons les menaces de mort. Nous sommes surpris de ne pas être déjà morts». L'humour comme arme de dérision massive ?




Ahmed & Salim | Ep. 4
envoyé par ahmedandsalim. - L'info internationale vidéo.

jeudi 4 février 2010

Izis, photographe culte

La ville de Paris consacre une exposition au photographe Izis, l'un des six grands de la photo "humaniste" française avec Cartier-Bresson, Doisneau, Ronis, Brassaï et Boubat.

Sans doute le moins connu des six, Izis, né en Lituanie en 1911 et de son vrai nom Izraëlis Bidermanas, émigre à Paris en 1930, fuyant la misère et les persécutions antijuives. Après quelques années de galères, il s'installe comme photographe de studio mais est rattrapé par la guerre. Torturé par la gestapo, il est sauvé par des résistants et gagne le Maquis. Toute sa famille, restée en Lituanie, sera massacrée par les nazis. Ce sont des portraits de maquisards, stylisés à la façon d'Harcourt, qui constitueront ses premières photos de reportage. Par la suite, Izis fixera ses visions d'un Paris des années 50 tout en mélancolie, tel son cliché le plus célèbre, un manège de chevaux de bois dans un décor enneigé semblant tout droit sorti d'un songe de Cocteau.

 L'exposition "Izis, Paris des rêves" est un bel hommage à cet artiste injustement méconnu, au travers de plus de 250 photos, parmi lesquelles des images réalisées à Londres en compagnie de son ami Prévert ou encore ses extraordinaires séries sur le mode du cirque.

 

On y découvrira aussi des clichés plus rares, comme ceux rapportés d'un voyage en Israël en 1955. Déjà exposé au MoMa de New York en 1951, en compagnie de ses fameux confrères "humanistes", il était temps que Paris célèbre enfin Izis.



Izis, Paris des rêves, exposition du 20 janvier au 29 mai 2010, Salle Saint-Jean de l’Hôtel de Ville
5 rue Lobeau 75004 Paris, Entrée libre et gratuite de 10H à 19H tous les jours sauf dimanches et fêtes.

mercredi 3 février 2010

Lebanon, un été 82

 

Le réalisateur est le Shmulik du film. Il a porté ce film depuis lors, m'a-t-il dit. Et la force de son film fait que l'on est avec lui dans ce tank. On vit chaque instant avec l'équipage, le prisonnier syrien, le phalangiste…

J'étais au Liban et à Beyrouth en été 1982 aussi. J'ai rencontré maint soldat et officier israélien, maint phalangiste, j'ai vu les Syriens quitter Beyrouth, leurs camions chargés de butin, sous l'oeil des forces italiennes qui amusaient la galerie avec leur casques à plumes; j'ai vu l'OLP partir du port de Beyrouth pour Tunis dans des uniformes frais repassé. J'ai parlé plus tard à des hauts gradés israéliens qui m'ont dit avoir eu la naïveté de laisser des Chrétiens libanais entrer à Chabra et Chatila, n'imaginant pas un seul instant que des diplômés de La Sorbonne, des médecins, commettraient le massacre qu'ils y ont commis – pour se venger des souffrances qui leur avaient été infligées, certes, car il ne faut pas oublier que des Palestiniens écartelaient des Chrétiens, entre autres amabilités, mais quand même… mais aussi pour stopper les quelques 120 points de tirs sur la route menant à l'aéroport – implantés dans ces camps. J'ai vu des Libanais accueillir à bras ouverts les Israéliens qu'ils voyaient comme des libérateurs – ce qu'ils étaient en l'occurrence-. J'ai entendu des soldats israéliens raconter comment certains d'entre eux avaient été tués par des gamins armés car ils n'avaient pu tirer sur des enfants… J'en ai parlé alors.

Lebanon dit vrai, sans mensonges ni fioritures, et met à mal de ce fait l'image faussée du soldat israélien devenue un grotesque cliché pavlovien de nos jours. Lebanon, c'est aussi un plaidoyer magnifique contre toute guerre qui fait parler et réfléchir à droite comme à gauche en Israël, aux dires mêmes de son réalisateur.

Hélène Keller-Lind

Hélène Keller-Lind est journaliste free-lance

mardi 2 février 2010

Découvrez Israël avec une star !

Vous cherchez une façon originale de visiter Israël ? Du 26 mai au 8 juin, pour la modeste somme de 3,790$, découvrez le pays de lait et de miel en compagnie de l'icône gay, Michael Lucas (photo de gauche, ne pas confondre avec George Lucas) ! 

Fervent sioniste et accessoirement pdg de Lucas Entertainment, leader de la production de films X gays aux USA, Michael Lucas organise, du 26 mai au 8 juin, un voyage de groupe inspiré de deux de ses plus grands succès cinématographiques : "Men of Israel" (premier porno gay tourné avec un casting 100% israélien !) et "Inside Israel", qui, comme son titre l'indique, propose une perspective inédite sur l'Etat juif.

Lucas déclare à Heeb Magazine : "Dans mes films, je montre combien le pays est moderne, chic, une destination désirable ! Depuis, je reçois des quantités d'e-mails de personnes souhaitant visiter Israël. J'ai donc tout naturellement décidé d'y emmener des touristes".

Sur son site web, Lucas promet à ses futurs compagnons de route qu'ils adoreront Tel Aviv et Gaash beach, mais auront aussi l'occasion de visiter des lieux émouvants tels que le Kotel ou Masada, en compagnie des "acteurs" israéliens Naor Tal et Jonathan Agassi.


En l'absence de bande-annonce, l'affiche de "Men of Israel" :




Ce post est une traduction librement adaptée de l'article de Dana Markova, publié dans le numéro de février de Heeb Magazine

lundi 1 février 2010

Sumô, le film que Chirac va adorer !

Plus grand succès de l'année 2009 en Israël, le film "Sumô", réalisé par Sharon Maymon et Erez Tadmor, est une gentille comédie sur le thème du choc des cultures (israélienne et japonaise), au sens propre comme au figuré, qui pour une fois, fait la part belle à des personnages "légèrement enrobés". 

Comment assumer son poids (155 kilos !) et vivre heureux sans se soucier du regard des autres ? Herzl (l'excellent Itzik Cohen) et ses 3 potes obèses ne manquent pas d'estomac, lorsqu'ils décident de monter la première équipe de Sumô d'Israël, dans la ville de Ramlé, avec l'aide d'un restaurateur japonais expert en la matière. Histoire de prouver à ceux qui les harcèlent (une odieuse animatrice d'un club weight watchers, une mère juive dans toute sa splendeur, une épouse adultère...) que Big is beautiful !

Si le film pêche par une réalisation insipide, une vraie tendresse émane des personnages et les scènes consacrées à l'apprentissage du Sumô sont hilarantes. Surfant sur la vague des comédies sociales à la "Full Monty", "Sumô", contrairement à ce que semble penser le critique de Télérama, apporte aussi un regard très aiguisé sur certains travers de la société israélienne, à commencer par le racisme, et pas seulement anti-gros. Ainsi, alors qu'un des copains d'Herzl, venu déjeuner dans le resto japonais où ce dernier travaille, lui fait remarquer en regardant les serveurs, que "tous les japonais se ressemblent", ajoutant "d'ailleurs, la femme qui s'occupe de ma mère, je suis sûr que tu ne sais pas si c'est une chinoise ou une japonaise ?". Réplique de Herzl : "Elle est Philippine".

La bande-annonce de Sumô (vost français)

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